La Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPÎ) mise sur des écoles alliant pédagogie et technologie pour lutter contre le décrochage scolaire avec la création d’un Fonds de soutien à l’innovation technopédagogique.
Annoncé en octobre dernier, le projet n’existait jusqu’à présent que sur papier. «Là, c’est du concret», s’est félicité Miville Boudreault, «après deux ans et demi de travail, les écoles peuvent maintenant bénéficier de ce Fonds novateur», a ajouté le président de la CSPÎ lors d’une conférence de presse organisée ce lundi, à l’occasion du coup d’envoi des Journées de la persévérance scolaire.
Vous avez dit technopédagogie?
Géré conjointement par la Commission scolaire et la Fondation de la Pointe-de-l’Île pour la persévérance scolaire, ce nouveau Fonds permettra aux écoles primaires du territoire de se partager une enveloppe d’1 M$ pour amorcer ou poursuivre leur virage technologique au cours des cinq prochaines années.
«L’environnement dans lequel les élèves vivent diffère grandement de celui des élèves des décennies de 1960 à 2000. La classe doit être le reflet de la réalité contemporaine. C’est dans cet esprit que la Fondation de la Pointe-de-l’Île s’est associé à la CSPÎ pour soutenir l’implantation d’approches pédagogiques novatrices et adaptées au contexte technologique d’aujourd’hui», a rappelé Dimitri Tsingakis, le président de la Fondation.
Au-delà de la simple utilisation de tablettes ou de tableaux interactifs, ce concept vise à innover sur le plan de l’enseignement en mettant la technologie au service de l’apprentissage.
«Nous nous sommes posé la question de savoir comment la technologie pouvait contribuer à améliorer le rapport entre un enseignant et ses élèves, et favoriser celui des élèves entre eux, car nous savons que cette relation est un gage de réussite scolaire», partage Germain Pelletier, conseiller pédagogique de la CSPÎ.
Du réaménagement physique des classes, à leur modernisation, en passant par la mise en place de nouvelles activités, les écoles ont toute la latitude de proposer des projets qui auront chacun leur propre couleur tant qu’ils visent à créer un environnement facilitant l’atteinte des objectifs scolaire.
Des écoles pionnières à Montréal-Nord
Les trois premiers projets scolaires soutenus par le Fonds de soutien à l’innovation technopédagogique s’apprêtent à être mis en place dans trois écoles primaires de Montréal-Nord. Tous « s’appliquent à des classes régulières accueillant des élèves aux aptitudes variées», a mentionné M. Boudreault en insistant bien sur le fait qu’ils n’entraineraient aucuns frais supplémentaires pour les parents.
Ainsi, l’école Adélard-Desrosiers reçoit une contribution de 11 965 $ pour la création d’une radio étudiante animée par les élèves de 5e et 6e année. Pour sa part, l’école René-Guénette se voit remettre une enveloppe de 23 000 $ pour l’achat de deux téléviseurs intelligents et 42 tablettes électroniques. Enfin, l’école Saint-Rémi dispose d’une somme de 10 575 $ pour son projet La techno chez les petits dont l’objectif est d’offrir à tous les élèves de 1re et 2e année un environnement repensé où les plus jeunes écoliers disposeront, entre autres, d’outils numériques pour découvrir le monde.
«Pour nous il était extrêmement important que ces projets viennent des écoles et non du Ministère de l’Éducation ou de la Commission scolaire. Ce sont des projets qui viennent de la base et nous sommes là pour les aider à les concrétiser», a tenu à préciser M. Boudreault.
Pour ce faire, la CSPÎ apporte au Fonds une contribution de 500 000 $ en ressources matérielle, logistique et humaine. La Fondation de la Pointe-de-L’île pour la persévérance scolaire a quant à elle débloquer une somme de 250 000 $ qui sera répartie sur cinq ans. Les sommes restantes (250 000 $) proviendront de contributions des partenaires du milieu. Déjà les caisses Desjardins de l’Est de Montréal ont versé 50 000 $ à ce nouveau Fonds. Un geste « très encourageant » pour M. Boudreault qui espère que le projet fasse des petits.
«D’autres écoles primaires dans d’autres quartiers ont levé la main et souhaitent bénéficier du Fonds, avoue-t-il. Un autre défi sur le long terme, sera d’arrimer le projet avec le secondaire, ce sera plus compliqué, mais j’ai confiance», termine M. Boudreault plein d’optimisme pour l’avenir.