Montréal-Nord a été identifié comme l’un des six territoires d’inclusion prioritaire par la ville-centre. Un conseiller spécialisé dans l’intégration des nouveaux arrivants a été recruté pour épauler les organismes communautaires sur le terrain.
«Mon rôle, c’est d’analyser les besoins du territoire de Montréal-Nord et d’être le relais entre l’arrondissement, la Ville de Montréal et le Bureau d’intégration des nouveaux arrivants de Montréal (BINAM)», explique Manuel Ardilla, nouveau conseiller en partenariat territorial.
Ce dernier a en effet été mandaté par le BINAM dans le cadre de Montréal Inclusive 2018-2021, nouveau plan d’action en immigration de la ville-centre, présenté mercredi par la mairesse Valérie Plante.
«Je suis encore dans la phase d’identification des besoins, explique M. Ardilla. Je suis en contact avec l’arrondissement et les organismes communautaires.»
À partir du diagnostic qui sera établi par le conseiller, des projets en intégration des nouveaux arrivants pourront voir le jour. La Ville prévoit une somme de 3,9 M$ pour l’ensemble des six territoires d’inclusion prioritaire, afin de soutenir les initiatives qui seront retenues.
«Il faudrait des données détaillées pour déterminer la trajectoire des nouveaux arrivants, savoir ce qu’ils font les mois suivant leur arrivée à Montréal-Nord» – Claudine Cyr, agent de développement en immigration à la Table de quartier.
Du côté des organismes communautaires, l’accueil réservé à ce nouveau conseiller semble pour l’heure mitigé.
«L’arrondissement et les organismes locaux ont déjà très bien défini les besoins en matière d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants, tranche Guillaume André, directeur général du Centre communautaire multi-ethnique de Montréal-Nord. Pourquoi a-t-on recruté quelqu’un de l’extérieur et qui ne connait pas les problématiques locales ?»
Pour Claudine Cyr, agent de développement en immigration à la Table de quartier de Montréal-Nord, l’apport d’une ressource supplémentaire dans l’arrondissement est une bonne nouvelle.
«Ce que l’on souhaite, c’est que soit appuyé les actions déjà menées ici, explique-t-elle. Nous avons déjà rencontré M. Ardilla et je ne vois pas d’obstacles, je vois plutôt une collaboration fructueuse à venir.»
Arrivé depuis quelques semaines à Montréal-Nord, Manuel Ardilla se veut d’ailleurs rassurant auprès des organisations locales.
«Tout ce qui sera rapporté, et tout ce qui sera ajouté au diagnostic qui sera établi sera fait de pair avec les organismes communautaires.»
Un manque criant de statistiques
La ville-centre a identifié six territoires d’inclusion prioritaire, dans lesquels résident 62 % des nouveaux arrivants de Montréal. Mais pour l’heure, il est très compliqué d’obtenir des données à jour pour un arrondissement en particulier.
«C’est un vrai manque, déplore Claudine Cyr. Sans statistiques, nous ne pouvons pas avoir de suivi précis de la situation à Montréal-Nord.»
Les derniers chiffres officiels remontent au dernier recensement de 2016. Depuis Montréal-Nord a connu un afflux important de demandeurs d’asile, notamment au courant de l’été 2017.
«Il y a effectivement une faiblesse à ce niveau, nous avons besoin de données à jour pour rendre compte au mieux de la réalité, reconnait Manuel Ardilla. Nous souhaitons bonifier le travail de statistiques.»