Les trottoirs ont beau être abandonnés par les piétons en cette crise sanitaire, les traces de la pandémie actuelle sont bien visibles dans les espaces publics. Des milliers de masques et gants de caoutchouc jetés au sol trainent un peu partout.
En se promenant à Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies et Pointe-aux-Trembles, on constate rapidement que les poubelles débordent. Les déchets, sacs plastiques, bouteilles, contenants en plastiques, gobelets se retrouvent au sol et s’envolent, pour se jeter parfois dans l’eau.
Mais cette année, ce sont aussi des milliers de gants en plastiques et des dizaines de masques chirurgicaux que l’on voit partout : devant les édifices municipaux, les stationnements d’épiceries, les bouches d’égout ou encore le long de la chaussée.
Ralph Novielli, un entrepreneur paysagiste, a d’ailleurs été appelé par une épicerie de Rivière-des-Prairies pour aller faire un nettoyage des déchets. En seulement quelques heures, il dit avoir «amassé plus de mille gants et beaucoup de masques», raconte-t-il.
«Les gens utilisent les gants pour faire leur épicerie et quand ils arrivent à la voiture, ils mettent ça sur le parking ou dans la rue», ajoute M. Novielli.
Dans Pointe-aux-Trembles, l’ancienne friche ferroviaire qui se transformera en parc linéaire est également devenu un réceptacle à déchets. Sur la rue Notre-Dame, on retrouve même de vieilles chaises de bureaux ou en bois.
Le grand nettoyage devra attendre
Selon Louis Lapointe, directeur des travaux publics à Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, le début du nettoyage pourrait se faire au «début du mois de mai, mais cela reste encore à confirmer». Il en sera d’ailleurs de même pour les parcs-nature. La collecte des résidus vert commencera quant à elle le 27 avril dans RDP-PAT.
Le mois dernier, Montréal a mis sur pause ses services jugés non essentiels afin de respecter des directives du gouvernement Legault.
«Suite aux indications du Gouvernement du Québec de cesser toutes activités non essentielles qui ne peuvent être exécutées en télétravail, la Ville a pris la décision de suspendre jusqu’à nouvel ordre le nettoyage de rue», indique à Métro la relationniste Karla Duval, de la Ville de Montréal. Une exception est toutefois en vigueur pour les secteurs à risque d’inondations, où des employés sont à pied d’œuvre pour nettoyer les rues et les puisards «pour des raisons de sécurité».
C’est donc tout le grand ménage printanier qui est mis sur pause. En temps normal, c’est autour du mois d’avril que la Ville déploie ses employés pour déblayer des rues et colmater des nids-de-poule. Des camions-respirateurs procèdent également au nettoyage des trottoirs, tandis que des milliers de bénévoles s’organisent pour prendre part à de grandes corvées de nettoyage un peu partout dans la métropole.
En collaboration avec Zacharie Goudreault