Montréal-Nord

Oncologie: une infirmière de Montréal-Nord récompensée pour son innovation

Audrey Chouinard, conseillère en soins spécialisée en oncologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), recevant son prix lors de la 19e Soirée Florence.

Audrey Chouinard, conseillère en soins spécialisée en oncologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), recevant son prix lors de la 19e Soirée Florence.

Audrey Chouinard, conseillère en soins du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), s’est vu attribuer le prix Florence, une haute distinction en soins infirmiers. Elle est ainsi récompensée pour avoir mis sur pied un système de prise en charge des patients souffrant des effets secondaires de leurs chimiothérapies.

«C’est encore surréaliste d’avoir toute cette vague d’amour et de reconnaissance», s’exclame d’emblée l’infirmière lauréate, spécialisée depuis 17 ans en oncologie.

Audrey Chouinard a reçu le prix Florence de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) pour ses avancées dans le domaine de la pratique collaborative, qui consiste à mettre au profit des patients les expertises d’une multitude de professionnels de la santé.

«Ça prend beaucoup d’interdisciplinarité en oncologie, puisque les patients peuvent avoir plusieurs effets physiques, psychologiques et sociaux. Ça prend plusieurs expertises différenciées à travers tout le réseau», explique l’infirmière, qui s’est particulièrement illustrée en mettant sur pied un système rapide de prise en charge des patients souffrant des effets secondaires de leurs chimiothérapies.

«La chimiothérapie attaque tant le cancer que les cellules du corps. Ça diminue le système immunitaire, donc les patients font souvent de la fièvre», explique l’infirmière.

Les patients en oncologie ont donc besoin d’être isolés le plus possible pour éviter d’être contaminés en raison de leur système immunitaire affaibli. «Puisque ce sont des patients à risque, on essaie d’éviter les hospitalisations pour ceux qui n’en ont pas besoin, selon l’évaluation de l’urgence», ajoute-t-elle.

«Avec le système [que nous avons] mis en place, les patients peuvent appeler au 811 [lorsqu’ils détectent des symptômes de fièvre] et se faire répondre automatiquement [pour] être dirigés vers les urgences les plus proches. Le CHUM fait ensuite le lien avec ces urgences pour une prise en charge plus rapide. Ça diminue les temps d’attente en diminuant le nombre d’intervenants», se félicite l’infirmière.

Valoriser davantage la complexité des soins infirmiers

L’infirmière Audrey Chouinard travaille présentement sur une échelle de «complexité infirmière», qui permettra de mieux analyser et comprendre la charge de travail qu’elles supportent.

Les quotas ne sont pas des bons indicateurs de la charge de travail en soins infirmiers, car ils ne prennent pas en compte la complexité des cas.

Audrey Chouinard, conseillère en soins spécialisée en oncologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM)

«Je ne suis pas capable d’entendre parler de quotas!», s’exclame l’infirmière, qui explique que calculer un nombre de patients par infirmière est réducteur, puisque la complexité des cas change grandement selon l’individu et le stade de développement du cancer et des traitements.
«L’échelle de graduation du calcul d’intensité de la complexité infirmière permettra de mieux reconnaître l’expertise requise», soutient-elle.

Le prix Florence de l’OIIQ
Le prix Florence de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), nommé en l’honneur de Florence Nightingale, pionnière italo-anglaise des soins infirmiers, est une distinction majeure dans le milieu des soins infirmiers. Chaque année, il vise à récompenser les infirmières et infirmiers s’étant démarqués dans leur pratique et pour l’avancement de la profession.

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