Montréal-Nord

Cégep Marie-Victorin: les profs perturbent la fête de la rentrée

Une centaine de professeurs du cégep Marie-Victorin ont profité d’une journée de fête d’accueil institutionnelle pour tenir une bruyante manifestation pour dénoncer la lenteur dans les négociations de leurs conditions de travail, mercredi midi.

Munis de pancartes, les syndiqués ont parcouru différents pavillons de l’établissement au son des sifflets et des trompettes, sous les regards stupéfaits des étudiants qui affichaient, pour la plupart, un sourire en coin.

«Nous savons qu’on dérange aujourd’hui, mais c’est parce qu’on veut que le gouvernement nous entende», a lancé Fanny Theurillat-Cloutier, enseignante de sociologie et membre de l’exécutif du syndicat des professeurs du collège Marie-Victorin (SPCMV), invitant les étudiants à marcher avec les professeurs, pour témoigner leur soutien.

Impacts directs sur les élèves
Selon Charles Lemieux, président du SPCMV, les coupes dans le réseau collégial, depuis 5 ans, atteignent 3 M$, seulement pour le cégep Marie-Victorin.

À son avis, en plus de mettre les professeurs dans une situation financière précaire (écart avec autres salariés du Québec et gel des salaires) et de les essouffler (départs à la retraite non remplacés et congés sans remplacement) les coupures affectent aussi les services aux étudiants.

«Nous n’avons qu’à penser aux étudiants avec des besoins particuliers. Au fil des ans, ce nombre est passé de 20 à 300 au collège Marie-Victorin. Le personnel est débordé», dit-il, citant aussi en exemple la bibliothèque «moins garnie».

«Même si la direction dit qu’elle tente de minimiser les impacts, ils sont réels. Nos conditions de travail affectent leurs conditions d’étude», ajoute le président du syndicat qui réunit 500 professeurs réguliers et en formation continue.

Chanel, une étudiante préférant taire son nom de famille, a aussi participé à la manifestation.

«Ça concerne aussi nos futures conditions de travail, car plusieurs d’entre nous travailleront dans la fonction publique. Ce n’est pas agréable de voir que les employés ne sont pas heureux.»

Cacophonie
La manifestation a donné lieu à une scène cocasse, lorsque les syndiqués ont carrément interrompu un concert donné par des musiciens pour faire une allocution, près de l’entrée principale du collège.

Les musiciens se sont alors mis à fausser intentionnellement, créant une véritable cacophonie. Ils ont ensuite repris le concert, enterrant du coup M. Lemieux, qui tentait de s’adresser aux étudiants.

Le directeur général du collège Marie-Victorin, Sylvain Mandeville, assistait, de loin, à la manifestation des professeurs.

«C’est leur droit. C’est un geste qui fait partie du jeu des négociations. Tant que les étudiants ont accès à la fête que nous avons préparée pour eux, c’est correct pour nous», dit-il.

Il n’a toutefois pas voulu donner son avis au sujet du moment choisi par les professeurs pour se faire entendre.

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