Le retour de Jonathan Martel au poste de quartier 39, cette fois comme commandant, a été fort mouvementé, lui qui a eu notamment à gérer deux meurtres et une tentative de meurtre en moins de trois semaines. Il tient dès maintenant à rassurer les citoyens: la criminalité générale est en baisse sur le territoire.
Il est conscient qu’une vague de crimes violents déferle depuis la mi-juillet. Une citoyenne a d’ailleurs questionné le commandant au sujet du sentiment de sécurité, lors du plus récent conseil d’arrondissement.
«Je ne nie pas qu’ils y a eu une série d’événements rapprochés dans le temps, mais la plupart étaient ciblés. Ce n’était pas des gestes gratuits. On ne peut pas non plus dire que ça dénote une problématique. Les enquêtes sont toujours en cours», insiste-t-il.
L’homme de 42 ans connait passablement bien les réalités du territoire et ses collègues policiers de l’endroit, pour y avoir travaillé de 2008 à 2013.
Priorités
Cette connaissance du territoire lui permet de cerner plus facilement ses priorités.
En plus d’accorder toute l’importance requise à la clientèle jeunesse, il entend aussi mettre des efforts supplémentaires en matière de sécurité routière.
«La sécurité publique appartient à tous et chacun (…) J’invite donc les citoyens, s’ils ont des questions, à ne pas hésiter à aller à la rencontre de nos policiers, qui sont visibles sur le territoire et qui répondront aux interrogations», conseille M. Martel.
Il soutient aussi qu’il y a «énormément de belles choses qui se passent à Montréal-Nord» et qu’il faut aussi en faire la promotion. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a accepté très rapidement de revenir au PDQ 39, quand la direction lui a proposé ce «défi agréable».
Suivre les traces
Jonathan Martel, qui en est à sa 19e année de service au sein du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), entend suivre les traces laissées par le commandant Martial Mallette.
Ce dernier a d’ailleurs quitté le PDQ 39 avait le sentiment du devoir accompli, notamment en matière de violence conjugale et intrafamiliale. Le bilan des crimes contre la personne s’est amélioré, lors de son passage.
Notons aussi que depuis novembre 2013, une intervenante du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) travaille en permanence au PDQ 39.
«Nous avons été le premier PDQ à accueillir le CAVAC. Les victimes sont donc encore mieux supportées», souligne M. Mallette, qui affirme sans détour que ses deux ans et quelques mois passés comme commandant du 39 sont «les plus belles de [sa] carrière».
S’il a un seul conseil à donner à son successeur, c’est de travailler en partenariat avec les intervenants du milieu communautaire et politique, une suggestion que le nouveau commandant entend mettre en application.