En 30 ans d’existence, l’organisme Impulsion-Travail a aidé près de 2500 personnes de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies à se trouver un emploi. Une fête pour souligner le 30e anniversaire se tenait dans les locaux de l’organisme de la rue d’Amiens, le 22 octobre.
Rencontrée à cette occasion, Christine Guay, directrice générale de l’organisme depuis novembre 2014, dit avoir des idées plein la tête pour aider encore plus de gens en recherche d’emploi dans le futur.
Débuts dans un sous-sol d’église
Impulsion-Travail a été créé par le Centre des femmes de Rivière-des-Prairies. Le but était de permettre aux femmes de «reprendre un peu de pouvoir sur leur vie» en les aidant à se trouver un emploi décent, relate Mme Guay.
Les premiers ateliers se tenaient dans un sous-sol d’église, à Rivière-des-Prairies. Rapidement, en raison de la demande, les locaux ont déménagé à Montréal-Nord et au fil des ans, l’organisme a commencé à aider également les hommes.
Aujourd’hui, le mandat est de guider les 30 ans et plus dans leur recherche d’emploi.
«Nous faisons de l’orientation, de l’accompagnement, des simulations d’entrevue et nous guidons ceux qui veulent retourner à l’école pour suivre une formation», indique Mme Guay.
Beaucoup d’immigrants
Une forte proportion (68 %) de la clientèle est composée de personnes immigrantes, surtout d’Haïtiens et de Maghrébins, évalue Mme Guay.
S’ils ont parfois simplement besoin d’un peu de confiance pour se retrouver du travail, certains sont encore confrontés à de la discrimination, même en 2015.
«On ne va pas se mentir. Si tu t’appelles Mohammed, ton C.V. ne sera peut-être pas sur le dessus de la pile. Ça existe encore aujourd’hui», dénonce la directrice générale de l’organisme.
Tournée vers l’avenir
Au cours des prochains mois, plusieurs défis attendent la directrice d’Impulsion-Travail.
«Nous voulons développer des services privés à prix compétitif, tout en gardant notre approche d’économie sociale», explique Christine Guay.
Des services seront offerts, à des prix moins élevés que des firmes privées, pour des gens qui ont les moyens de payer pour, par exemple, refaire son C.V.
«Personne ne va se mettre de l’argent dans les poches avec ça. Tous les sous seront injectés dans l’organisation pour maintenir et augmenter les services que nous offrons déjà aux moins nantis», explique Christine Guay.
Elle a aussi l’intention de travailler au rayonnement de l’organisme en travaillant avec plusieurs partenaires de la communauté «pour changer les choses à Montréal-Nord».
Motivation et confiance
Ayant grandi elle-même de Montréal-Nord, Mylène Paquette, qui est devenue la première personne de l’Amérique du Nord à traverser l’Atlantique à la rame en solitaire, a pris la parole pour donner une conférence qui a motivé et convaincu la foule qu’il est possible de réaliser ses rêves.
Francine Rouillier n’avait que des éloges à faire envers l’organisme.
Elle était complètement déprimée après avoir vécu trois pertes d’emploi en cinq ans, en raison de restructurations.
«À l’âge que j’étais rendue [60 ans], ce n’était pas bon pour le moral», témoigne-t-elle.
Mme Rouillier s’est rapidement trouvé un autre emploi, après avoir suivi le programme intensif de cinq semaines, donné par le personnel d’Impulsion-Travail.
Elle dit avoir particulièrement apprécié la simulation d’entrevue, qui était filmée, car elle a pu se revoir après et corriger certains points avant de passer une «vraie» entrevue.
Higgens Paul suit actuellement le même programme. Celui qui a envoyé une panoplie de C.V. dans les dernières semaines est gonflé à bloc et confiant de décrocher un poste bientôt.
«On nous en apprend beaucoup sur le marché caché du travail. On nous donne des trucs pour trouver des emplois qui ne sont pas nécessairement affichés ou plus difficiles à trouver. C’est vraiment utile», soutient-il.