Le maire de Pierrefonds-Roxboro, Jim Beis, a fait du porte-à-porte mardi dans un secteur vulnérable de l’arrondissement afin de sensibiliser les riverains aux dangers des crues printanières. Il était accompagné d’agents du Service de sécurité incendie (SIM) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Mise en place à la suite des inondations dévastatrices de 2017, cette campagne de prévention vise à informer les résidents sur les façons de se protéger et de protéger leur propriété face aux inondations, notamment en construisant des digues ou en se préparant une trousse d’urgence.
L’Arrondissement mise aussi sur l’importance pour les citoyens de vérifier leurs clapets antiretours, puisque certaines inondations peuvent être causées par des refoulements d’égouts, et non seulement lorsque la rivière sort de son lit.
Malgré cette activité, Jim Beis se veut rassurant. «Cette année, les niveaux d’eau sont stables, mais nous restons vigilants, indique-t-il. Nous devrions avoir une meilleure idée de la situation d’ici fin avril début mai.»
Le responsable de la sécurité publique au comité exécutif, Alain Vaillancourt, qui faisait du porte-à-porte dans l’est de la métropole, à Pointe-aux-Trembles, assure que la Ville est présentement prête à «toute éventualité».
«On planifie ça une année d’avance. Toute la sécurité civile est prête, tout le monde est sur un pied d’alerte […] tous nos services sont mobilisés, le service de l’eau, de l’urbanisme et des grands parcs.»
Des riverains confiants malgré tout
Les résidents de Pierrefonds avec qui Métro a discuté n’étaient pas alarmés outre mesure par de potentielles crues. «C’est sûr que nous sommes un peu craintifs, mais nous pensons que la municipalité est aux aguets», explique Ali Farhat, qui a vécu les inondations de 2019 sans subir trop de dommages.
Même son de cloche du côté de Viviane Azzi. «En 2017, notre sous-sol et nos trois voitures ont été déclarés perte totale. L’eau est rentrée par notre porte de garage depuis la rue. En 2019, avec l’installation des digues par la Ville, nous n’avons eu aucun dommage.» La résidente explique qu’elle a confiance en la Ville, même si elle s’est aussi munie d’une pompe, afin d’être mieux préparée.
Andrew Szyngiel, qui habite dans sa maison riveraine depuis son enfance, était aux premières loges des crues dévastatrices de 2017. «En 2017, la Ville n’avait pas fait un bon travail de surveillance du niveau d’eau. L’eau s’était infiltrée d’un coup durant la nuit et a complètement inondé ma maison», souligne-t-il.
Malgré tous les problèmes occasionnés par ces événements, M. Szyngiel n’a jamais envisagé de quitter sa résidence au bord de l’eau. «Je crois que l’administration municipale a appris de ces erreurs et qu’elle est mieux préparée maintenant. On a déjà pu le voir en 2019.»
«Nous ne pouvons pas dire aux gens de déménager»
S’il veut sensibiliser les résidents aux crues printanières, le maire Beis explique qu’il ne peut pas leur en vouloir de souhaiter rester en zones inondables, malgré les risques que cela comporte.
«Nous ne pouvons pas dire aux gens de déménager, alors que certains vivent ici depuis des dizaines d’années et qu’ils sont émotionnellement attachés à leur résidence, affirme-t-il. Ma responsabilité, c’est de faire tout ce qui est possible pour éviter que ces gens subissent des inondations.»
En ce sens, l’élu d’Ensemble Montréal souhaite travailler avec l’administration de Valérie Plante et avec le ministère de l’Environnement du Québec, dans le but que les aménagements temporaires pour faire face aux inondations deviennent permanents.
La récente demande du maire de Pierrefonds-Roxboro sur la création d’un fonds d’urgence pour les inondations a, d’ailleurs, récemment été approuvée au conseil municipal. «On travaille sur le dossier présentement pour voir quelle forme ça va prendre, mais on s’est engagé à le faire, et on va le faire prochainement», a indiqué Alain Vaillancourt.
Avec les informations de Coralie Hodgson