Après une impasse de trois mois, le programme triennal d’immobilisations (PTI) de Sainte-Anne-de-Bellevue a finalement été adopté lundi, mais la réfection de la maison patrimoniale Braerob a été éjectée du plan.
Le conseil municipal avait proposé en décembre d’investir 2 M$ pour faire de la maison un centre communautaire qui devait devenir la porte d’entrée de l’écoterritoire du Ruisseau de l’Anse à l’Orme.
Dans deux lettres adressées au conseil de Sainte-Anne-de-Bellevue en 2015, la Ville-centre aurait indiqué son intention de fournir une subvention de 1,7 M$, dont 1 M$ pour la réfection de la maison patrimoniale et 700 000 $ pour l’achat d’espace vert permettant de connecter le site de la maison Braerob au parc nature.
«C’est ahurissant, on laisse 1,7 M$ sur la table. On aurait pu être la porte d’entrée de l’éco-territoire. On risque maintenant de perdre cette position au profit de Kirkland», prétend la mairesse, Paola Hawa.
Selon le conseiller du district 5, Yvan Labelle, qui avait voté contre le PTI en décembre, le prix du projet Braerob aurait été bien plus élevé.
«Tous les coûts n’étaient pas identifiés dans ce projet. Le prix du stationnement, de l’aménagement paysager et les coûts d’opération à long terme manquaient. C’est facile d’extrapoler et d’en arriver à plus de 5 M$», affirme-t-il.
Ce dernier soutient que des citoyens semblaient être en défaveur du projet lors de sessions publiques.
La mairesse, Paola Hawa, n’est pas d’accord avec cette estimation et souligne que le conseil a voté pour le projet de réfection du parc Lalonde pour 600 000 $ en 2017 alors que des investissements supplémentaires pourraient être nécessaires.
Amendement
La proposition de subvention de Montréal était conditionnelle à l’achat du terrain par la Ville sur lequel se trouve la maison patrimoniale. Celui-ci appartient à un promoteur qui a fait une demande de démolition pour la maison.
La mairesse a proposé un amendement au PTI juste avant le vote du 21 mars afin d’ajouter une dépense de 150 000 $ pour acquérir le terrain. La motion a été battue par le vote de quatre conseillers contre deux plus le vote de Mme Hawa.
Les conseillers 4, 5 et 6 qui s’étaient opposés à l’adoption du PTI en décembre ainsi que le conseiller du district 3 nouvellement élu le mois dernier ont voté contre.
La mairesse croit que le retard dans l’adoption du PTI coûtera un surplus dans les coûts afférents aux travaux d’infrastructure que la ville entreprendra cette année.
«L’année dernière, on a pu avoir de bons prix parce qu’on était les premiers à demander des soumissions. Les entrepreneurs ont habituellement peur en début d’année de ne pas avoir d’autres contrats, alors ils soumissionnent un peu plus bas. Une fois que leur liste est pleine pour l’été, ça ne leur dérange pas d’augmenter leurs prix», croit-elle.
Le PTI 2016-2018 comprend des investissements totalisant près de 9,5 M$, dont plus de 2,6 M$ pour 2016.