Outremont

HEC Montréal: étudier l’histoire à vélo

Une quinzaine d’étudiants des HEC Montréal parcourent depuis le 14 août, pour une durée de 11 jours, près de 500 km de vélo afin de découvrir les forces entrepreneuriales derrière le développement économique du Québec, dans le cadre d’un cours d’histoire du commerce unique.

De Montréal au Lac-Saint-Jean, les étudiants auront la chance de voir des réalités entrepreneuriales complètement opposées, passant de l’imposante entreprise publique aux petites fermettes familiales qui se transmettent de génération en génération.

Sous le thème «Richesses d’un territoire : énergie, agroalimentaire et tourisme», la classe visitera tour à tour le Port de Montréal, les raffineries Suncor, Hydro-Québec, Rio Tinto Alcan, la microbrasserie Riverbend et la ville d’Arvida.

«Le fait de visiter les entreprises, de rencontrer les travailleurs, est une façon beaucoup plus percutante que la salle de classe pour inspirer les étudiants et aiguiser leur curiosité, affirme le professeur Brian King. Ils peuvent vraiment apprécier comment le monde des affaires se conduit, comment les entreprises se construisent et se maintiennent à flot.»

Le vélo devient un prétexte pour attirer les étudiants  vers un sujet qui ne suscite généralement pas beaucoup d’intérêt.

«Ça nous donne vraiment la possibilité de nous investir, indique l’étudiante Marie-Pier Perrault-Girard. On n’a pas le temps d’être diverti par nos téléphones, notre compte Facebook. Sans compter que d’être sur le terrain, de parler aux gens qui vivent les enjeux et les défis de l’entrepreneuriat, c’est vraiment passionnant et motivant.»

Le cours, qui en est à sa deuxième édition, confronte les jeunes à des réalités qu’ils ne connaissent pas nécessairement. «Par exemple, l’année dernière, nous nous sommes rendus à Shawinigan, une ville où la chute d’une industrie a entraîné beaucoup de pauvreté et un exode important», ajoute M. King.

Journée typique
Chaque matin, dès que le petit-déjeuner est englouti, les étudiants enfourchent leur bicyclette et se dirigent vers leur première visite. Là, en plus de se familiariser avec le site, ils discuteront avec les travailleurs, autant qu’avec les leaders de l’entreprise.

Entre deux et trois arrêts sont prévus, nécessitant entre 20 et 80 km de vélo chaque jour.

Le principal défi de l’exercice demeure la logistique, coordonner les visites de compagnies avec les temps de déplacement, et se rendre à l’heure à l’auberge qui les accueillera pour la nuit. Pour faciliter le processus, les professeurs en charge ont fait appel à Vélo Québec.

Malgré son côté atypique, le cours requiert des étudiants les exigences universitaires communes. Ainsi, ceux-ci doivent faire des lectures préalables, écrire des essais et produire un court documentaire en équipe sur l’une de leurs visites.

Ils doivent aussi évidemment être propriétaires d’un vélo.

En 2015, le cours a été récompensé par l’Association to Advance Collegiate Schools of Business International pour sa créativité et son innovation pédagogique. Les deux professeurs à la tête de ce projet en inspirent déjà d’autres, notamment à l’Université d’Ottawa et à la EM Lyon Business School en France.

 

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