Outremont

Ville de Mont-Royal contre le projet de redécoupage de la carte électorale

Les maires de Ville de Mont-Royal (VMR) et de Westmount s’opposent farouchement au projet de fusion des comtés d’Outremont et de Mont-Royal que souhaite faire la Commission de la représentation électorale (CRE) pour conserver le nombre légal de 125 circonscriptions au Québec.

Le CRE a déposé le 17 mars sa nouvelle mouture de la carte électorale qui modifie 36 circonscriptions québécoises, dont neuf se situent sur l’île de Montréal.

Pour s’opposer à ces changements, Philippe Roy et Peter F. Trent, respectivement maire de Ville de Mont-Royal et de Westmount, ont tous deux déposé des mémoires devant la CRE, qui s’était arrêtée dans la métropole dans le cadre de sa tournée d’auditions publiques mardi.

«C’est une anomalie que l’on puisse penser à enlever un comté sur l’île, lance Peter F. Trent, aussi président de l’Association des municipalités de banlieue (AMB). Je me suis battu contre les fusions municipales forcés et maintenant, je me bats contre les fusions de circonscriptions».

«Un mauvais choix»
Avec 43 975 électeurs en 2014, la population de Mont-Royal se trouve en deçà de la moyenne québécoise qui est de 48 300 électeurs par comté.

Sur l’île de Montréal, 17 comtés sur 28 sont présentement sous cette moyenne.

«Nous avons apporté des modifications là où il y avait une concentration de circonscriptions qui avaient un faible taux d’électeurs et de croissance», explique la présidente de la Commission de la représentation électorale, Lucie Fiset.

Selon le maire de VMR, c’est par manque de vision à long terme que le CRE s’est arrêté sur Mont-Royal.

Il affirme que la population a cru de 10% dans les 5 dernières années et que près de 30 000 résidents s’installeront sur le territoire dans les années à venir. «Ce qui portera l’écart négatif à un écart positif, explique M. Roy précisant que c’est une grosse erreur de modifier les limites de notre circonscription».

Pour Mme Fiset, il est important de faire la dissociation entre électeurs et population, «la loi électorale doit regarder le déplacement des électeurs du Québec et non de la population pour faire un portrait juste», explique Mme Fiset.

En ce sens, les immigrants qui n’ont pas encore le droit de vote, mais qui l’auront éventuellement se trouvent dans une zone floue du processus d’évaluation du CRE.

«Certain facteurs sont difficiles à évaluer et c’est pour cette raison que nous tenons des séances d’auditions publiques», ajoute-t-elle.

Sur l’île de Montréal
Selon le le Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) adopté en 2011, il est prévu que le grand Montréal accueille environ 530 000 personnes d’ici 2031.Ce qui selon M. Roy forcera l’ajout de quatre à huit comtés sur l’île.

«Est-ce bien le bon moment de retirer un comté sur l’île de Montréal quand nous savons très bien qu’il faudra bientôt en amorcer l’ajout? Poser la question, c’est peut-être déjà y répondre», pouvait-on lire dans le mémoire de M. Roy.

Selon Mme Fiset, pour le moment, les chiffres prouvent tout le contraire, «l’exercice que nous avons fait démontre qu’en ce moment, il y a une surreprésentation sur l’île de Montréal. C’est pourquoi il faut retirer une circonscription».

La présidente soutient que la CRE s’appuie sur de nombreuses études pour maintenir un juste équilibre entre les 125 circonscriptions. «Nous nous appuyons sur le critère numérique, mais aussi sur le critère de communauté naturelle, qui inclue le lien d’appartenance des électeurs à leur milieu, les barrières naturelles, l’ensemble des développements prévus ou réalisés dans les mois à venir et plusieurs autres facteurs», précise-t-elle.

Le maire de Westmount, Peter Trent, considère que tous les électeurs ne sont pas représentés de la même façon et qu’il serait peut-être temps de changer la loi qui oblige le Québec à avoir 125 circonscriptions.

Les auditions publiques de la CRE continueront jusqu’au 21 mai.

La version actuelle de la carte électorale a été adoptée en 2011. La Commission de la représentation, présidée par le DGEQ, procède au redécoupage de la carte électorale à toutes les deux élections générales.

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