Pour une seconde année, la nature reprend ses droits sur le chantier de construction du Site Outremont, le nouveau campus des sciences de l’Université de Montréal. Parmi les camions, les pelles mécaniques et les grues poussent d’immenses jardins et des forêts d’arbustes.
L’îlot de verdure de 2000 pieds carrés héberge notamment un potager géré par la coopérative Bioma, un jardin collectif par l’Éco-quartier de Parc-Extension, une pouponnière d’arbres destinés notamment aux cours d’écoles et aux arrondissements limitrophes, une houblonnière, une plantation d’asclépiade, une plante mellifère prisée par les papillons monarque, ainsi que deux ruches d’abeilles.
L’objectif de ces Projets éphémères? Devenir un lieu rassembleur d’apprentissage et de rencontres afin de créer des liens avec les communautés avoisinantes.
«On veut attirer des gens de partout dans la ville, explique Alexandre Beaudoin, conseiller à la biodiversité à l’UdeM. De véritables petites fourmis travaillent à longueur de journée pour faire de ce site une merveille. En un été, le site va évoluer, il se transformera complètement. Je crois que nous parviendrons à faire quelque chose d’exceptionnel. »
Cra-terre
Le jardin Cra-terre est un bel exemple de réussite des Projets éphémères. Entretenu par des bénévoles et des membres de la communauté, il produit plus de 20 kilos de légumes, en appliquant un procédé de culture de rotation.
«C’est une façon de produire beaucoup de nourriture sur le peu d’espace qu’alloue la ville, précise Maryse Poisson, agricultrice urbaine pour la Coopérative Bioma. Nous choisissons des légumes qui poussent en 30 jours, comme du kale, des tomates et des radis, ce qui nous permet de faire plusieurs rotations de plantes sur un même lit pendant l’été.»
Avec les légumes récoltés, la coopérative approvisionne quatre restaurants, deux marchés et plusieurs initiatives communautaires. «On organise aussi des marchés animés de 4 à 6 tous les mercredis pour vendre nos salades», ajoute Mme Poisson.
Apprendre par l’exemple
Autour des jardins se trouvent des centaines d’arbrisseaux, ensemencés par des élèves des écoles primaires de Montréal. Les jeunes arbres poursuivront leur croissance jusqu’à ce qu’ils soient prêts à être déplacés afin de verdir la ville.
Une cinquantaine d’arbres fruitiers, pruniers, poiriers et pêchers, plantés par l’Université de Montréal, viendront également bientôt verdir le paysage.
En plus des initiatives d’agriculture urbaine, le site accueillera une multitude de projets éducatifs et culturels, tels que des visites guidées et des ateliers de compost et de jardinage.
«On aura bientôt une petite remorque à l’entrée du site qui servira d’espace muséal, pour mieux comprendre comment on peut inviter la nature dans nos constructions et nos innovations urbaines», souligne M. Beaudoin.
Au début du mois d’août, Le Catalyseur d’imaginaires urbains créera une agora avec des conteneurs transformés pour rappeler l’ancienne gare de triage sur laquelle se trouve le campus. Un parcours numérique sera développé, visant à tisser des liens entre les différents territoires qui bordent le site.
Une grande Fête des récoltes réunissant tous les résidents et les apprentis agriculteurs du coin aura également lieu les 24 et 25 septembre.
À compter du 29 juin, les Projets Éphémères sont ouverts au public, du mercredi au samedi, de midi à 18 h. À partir du 7 juillet, un guide sera sur place pour faire découvrir les différents projets qui sont actifs sur le site.