Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

Les cinq faits historiques inusités de Pointe-aux-Trembles

Deuxième paroisse la plus vieille de l’île de Montréal, Pointe-aux-Trembles est reconnu comme étant un endroit patrimonial ayant une histoire riche à raconter. Voici le top 5 des faits inusités liés à l’histoire du quartier.

Henry’s Cabins et Camping Henri à la Maison Beaudry
Construite en 1732, la Maison Beaudry est l’une des plus vieilles maisons de Montréal. Elle a été bâtie par Louis Beaudry, forgeron et armurier propriétaire d’un grand terrain dans le village de Pointe-aux-Trembles au XVIIIe siècle.

La maison a connu de nombreux occupants, dont un dénommé Henri Beauchamp qui a eu l’audace de construire 13 petits chalets au milieu des années 30. Baptisés Henry’s Cabins, ils sont loués aux touristes pendant l’été.

Dans la salle à manger de la maison, la famille y sert jusqu’à quarante 40 repas par jour. Quelques touristes louent également des chambres au rez-de-chaussée. À la mort d’Henri Beauchamp, trois de ses filles, Adrienne, Lorette et Jeanne reprennent à leur tour la gestion de l’entreprise familiale.

Mais la vocation récréative était loin de se terminer puisqu’en 1963 et jusqu’au milieu des années 80, Richard Giroux, un locataire de la maison, l’exploite comme terrain de camping en le rebaptisant, Camping Henri.

«C’était surtout pour attirer les touristes américains qui venaient visiter Montréal. Il y avait de tout, des tentes et des roulottes, c’était très populaire à l’époque», explique Claude Belzil, conservateur à l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles.

À la fin des années 70, des pressions sont faites par des organismes locaux auprès du gouvernement pour sauver la maison dont l’état se détériore. Acquise par la Ville de Montréal en 1983, elle est aujourd’hui utilisée à des fins culturelles.

Réparer les péchés des libertins de la Pointe-de-l’Île

Arrivée à Pointe-aux-Trembles en 1887 afin de prendre soin de sa sœur malade, Marie Hébert de la Rousselière, une femme d’origine française qui avait pour vocation de propager le culte du Saint-Sacrement, constate que les résidents de la région de la Pointe-de-l’Île se prêtent à des activités plus ou moins respectables.

«Il y avait deux ou trois hôtels dans le secteur qui accueillaient les voyageurs qui partaient pour Québec. Il y avait souvent de la boisson et des jeunes demoiselles qui se tenaient dans le coin, ce qui a eu pour effet d’horrifier Marie qui était une femme très croyante», indique M. Belzil de l’Atelier d’histoire.

Ainsi, afin de réparer les péchés des libertins de la Pointe-de-l’Île, elle eut l’idée de construire une chapelle consacrée à l’œuvre de la Réparation au Sacré-Cœur. Cette chapelle se trouve aujourd’hui dans le Sanctuaire du Sacré-Cœur et de Saint-Padré-Pio, à l’angle du boulevard de la Rousselière et de la rue Prince-Arthur.

«Cet endroit a été pendant longtemps un endroit de pèlerinage qui attirait des milliers de personnes chaque année. Il fait partie de l’histoire du quartier, même s’il a beaucoup diminué en popularité au cours des dernières années», ajoute M. Belzil.

Des soldats britanniques aux berges du parc Clémentine-de-la-Rousselière
En 1760, lors de la prise de Montréal par l’armée britannique, près de 17 000 soldats sont arrivés au dernier bastion français en Amérique du Nord afin d’en prendre le contrôle.

Le commandant en chef de l’armée, Jeffrey Amherst, ordonna au général James Murray de remonter le Saint-Laurent avec ses troupes. Murray s’installa à l’Île Sainte-Thérèse, en face de Montréal avec son armée, en attendant celle d’Amherst et celle de William Haviland.

Une fois l’ordre donné, il a fait débarquer ses troupes au village de Pointe-aux-Trembles, plus précisément aux berges du parc Clémentine-de-la-Rousselière aujourd’hui situé à l’angle de la rue Notre-Dame et du boulevard de la Rousselière.

«Il n’y a pas eu de bataille. Il y avait à peine une centaine d’hommes à Pointe-aux-Trembles. Les drapeaux ont été descendus et on a donné à boire et à manger aux soldats qui étaient sur place», raconte M. Belzil.

Quelques jours après, soit le 8 septembre 1760, le gouverneur général de Vaudreuil se résolut à signer la capitulation du Canada, de l’Acadie française et des postes de l’Ouest.

Pas question d’avoir un moulin plus petit
Construit en 1719, afin de remplacer l’ancien emporté par les glaces du printemps, le Vieux-Moulin de Pointe-aux-Trembles est l’un des seuls à compter trois étages dans toute la région.

Il a été construit par les Sulpiciens, communément appelés les seigneurs de l’Île de Montréal. L’objectif du moulin était non seulement de moudre les grains apportés par les colons, mais aussi de servir comme forteresse en cas d’attaque.

En 1815, le meunier William Fleming entreprend la construction d’un premier moulin à vent en bois dans l’ouest de Montréal.

Il y prépare d’abord les grains d’orge et le riz, mais quelques mois plus tard, il équipe son moulin de meules pour moudre le blé. Il fait ainsi directement concurrence aux moulins appartenant aux Sulpiciens et surtout, va à l’encontre de leur droit exclusif de moudre le blé de leurs censitaires.

En 1816, les seigneurs enclenchent des poursuites judiciaires. La cause se rend devant la Cour d’appel du Bas-Canada en 1825. Les juges sont toutefois divisés sur la question et le statut quo demeure. Les Sulpiciens abandonnent leurs poursuites.

William Fleming fait construire en 1827 le moulin à vent en pierre. Un moulin de trois étages.

«Nous pensons que les Sulpiciens n’ont pas voulu perdre la face et ont fait ajouter un troisième étage à leur moulin de Pointe-aux-Trembles afin qu’il soit aussi grand que celui de M. Fleming», indique M. Belzil.

Une ancienne académie
Aujourd’hui centre communautaire et de loisirs pour toute la population, le centre Roussin était au début des années 1900 une école où des centaines de jeunes étaient éduqués par les Frères du Sacré-Cœur.

Au Québec, l’Académie Roussin fut la première institution à offrir sous un même toit les
formations scientifique, commerciale, classique, ainsi que des volets culturel et sportif.
D’ailleurs, le programme des études sportives de l’Académie Roussin est considéré
comme l’ancêtre du programme sports-études actuel.

Cet édifice, bien qu’il ait été recyclé à d’autres fins, témoigne d’une typologie rattachée à l’histoire de l’éducation au Québec et son évolution, plus particulièrement celle des commissions scolaires et au recours des communautés religieuses enseignantes pour dispenser les cours aux élèves.

La façade de l’ancienne Académie Roussin donnant sur la rue Notre-Dame Est est depuis les années 1960, comprise entre deux bâtiments modernes.

À l’extérieur, le bâtiment d’origine conserve cependant la majorité de ses caractéristiques architecturales.

L’ancienne académie conserve donc toutes ses caractéristiques architecturales à l’exception du dôme qui est retiré en 1938.

En collaboration avec l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles

 

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