Alors que l’arrondissement envisage un changement de zonage pour deux lots situés le long du boulevard Perras, deux pétitions citoyennes s’opposent à cette modification. Des promoteurs ont aussi l’œil sur ces terrains boisés.
Les lots en question sont situés sur le boulevard Perras face au centre Boscoville. Selon le règlement de zonage actuel de l’arrondissement, la seule option de développement possible y est la construction d’habitations unifamiliales. Seulement, l’arrondissement envisage d’étendre la zone 277, sur laquelle est bâti le centre Boscoville, sur ces deux zones afin de n’y autoriser que des bâtiments publics et institutionnels.
L’éventail de possibilités serait donc large puisque cela pourrait par exemple permettre l’ouverture d’une école, d’un centre de santé, d’une caserne de pompiers ou même d’un centre pénitentiaire.
Certaines de ces hypothèses inquiètent des résidents des environs qui ont déposé une pétition lors du conseil d’arrondissement du 1er mai. Ils demandent à être consultés dans ce dossier.
«Comme c’est derrière nos maisons, on veut savoir ce qui va se construire là. Si c’est une école, nous ne sommes pas contre, mais il y a d’autres types de constructions qui ne seront pas nécessairement bienvenues», souligne Luc Demers, un habitant du boulevard Gouin.
Forts de près de 50 signatures, ils font pression sur la mairesse Chantal Rouleau pour que cette dernière explique les raisons de ce changement de zonage. L’arrondissement a en effet interrompu un processus de vente enclenché par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui est propriétaire de ces terrains, afin de procéder à cette modification. Mme Rouleau est toutefois restée évasive dans sa réponse jusqu’ici.
«On veut s’assurer, dans un éventuel projet que l’on ne connaît pas en ce moment, que les ressources soient mises en place», a indiqué l’élue lors du dernier conseil d’arrondissement. Durant cette séance, le premier projet concernant ce changement de zonage était à l’ordre du jour, mais l’administration a décidé de reporter cette décision afin de consulter les différents acteurs de ce dossier. Chantal Rouleau a aussi promis de rencontrer les citoyens pour leur expliquer la vision de son administration.
Cette réponse n’a toutefois pas rassuré les signataires de la pétition. «Cela nous fatigue, on sent que nous n’avons pas accès à toutes les informations. On veut connaître les options et les analyses, mais on ne sait rien de rien», regrette M. Demers.
D’autres intérêts
Cette pétition citoyenne n’est pas le seul obstacle qui se dresse face à l’administration de RDP-PAT dans ce dossier. En effet, lors d’une réunion d’information sur le projet de changement de zonage, des représentants de promoteurs immobiliers ont aussi manifesté un intérêt pour ces terrains. Pour y envisager un développement résidentiel, il est toutefois nécessaire que le zonage reste en unifamilial.
Par ailleurs, une autre pétition citoyenne circule actuellement parmi les résidents des boulevards Saint-Jean-Baptiste et Gouin pour réclamer une modification de zonage, mais avec une troisième option.
«On ne veut pas que ce soit en zone A ou en zone B, on veut que ça reste des zones boisées. C’est un des derniers espaces verts de l’est de l’île de Montréal, il faut le protéger», pense Yves Michel Henuset qui demande le classement en conservation, parcs et espaces verts.
Notons qu’une bande de terrain cernée par les deux zones qui font polémique bénéficie déjà d’un zonage similaire qui permet de préserver le milieu boisé.