La pandémie en a amené plusieurs à se retrousser les manches et à prêter main-forte dans les CHSLD. Mais un infirmier clinicien à la retraite de Rivière-des-Prairies a plutôt choisi d’œuvrer au dépistage, un autre moyen de faire une différence, selon lui.
Perard Joseph, 64 ans, s’est inscrit sur la plateforme Je contribue, au printemps, pendant la première vague de COVID-19. On lui a offert plusieurs postes et son choix s’est arrêté sur celui de dépisteur, une façon pour lui de faire de l’éducation auprès des gens en amont.
«Ça me donne l’occasion de parler au monde, de lui expliquer de faire attention. Il y a beaucoup de désinformation qui circule alors il faut mettre les pendules à l’heure», explique-t-il.
«Je voulais travailler dans la communauté, avoir un contact direct avec gens, leur parler.» – Perard Joseph, infirmier à la retraite, devenu dépisteur
Il estime que sa formation d’infirmier est un atout pour parler de la maladie et des moyens de la prévenir.
La COVID, pire que la malaria
En 40 ans de pratique en Haïti et au Québec, l’infirmier a été amené à traiter plusieurs maladies, dont la malaria et la grippe H1N1. Il est catégorique: la COVID-19 est plus dangereuse.
«On ne connaît pas vraiment la COVID; chaque jour on apprend de nouvelles choses. C’est moins connu, c’est plus virulent», explique-t-il.
Il en sait quelque chose. L’un de ses amis proches, un médecin pratiquant en Europe, y a laissé sa vie.
Sa femme a également contracté la maladie au printemps. Heureusement, elle s’en est tirée. Isolée pendant quatorze jours dans sa chambre, elle n’a pas contaminé le reste de la famille, au grand soulagement de M. Joseph.
«Ma plus grande crainte, c’était que ma mère qui vit avec nous l’attrape. Elle a 94 ans», laisse-t-il tomber.
Prévenir la transmission
À l’aube d’une deuxième vague, la clinique de dépistage de Maurice-Duplessis ne chôme pas. Les gens sont nombreux à se présenter à la tente située devant l’Hôpital de Rivière-des-Prairies, à la jonction de Rivière-des-Prairies et Montréal-Nord.
Il est amené à s’exprimer à la fois en français, en anglais, en espagnol et en créole pour bien faire comprendre son message.
«L’enseignement, c’est à la base de tout. Mon but, c’est d’éviter que les gens se retrouvent dans les hôpitaux et les CHSLD», conclut-il.