La progression constante des nouveaux cas de COVID-19 dans l’est de Montréal ravive les inquiétudes du Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île (SEPÎ). Celui-ci demande à Québec de mettre en place de nouvelles mesures sanitaires dans les écoles.
«On est encore dans le rouge», affirme en soupirant le président, Serafino Fabrizi, en faisant référence aux dernières données pour les arrondissements desservis par le Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (Saint-Léonard, Montréal-Nord, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et Anjou).
Selon lui, les mesures « mur à mur » du gouvernement du Québec ne tiennent pas compte des particularités des écoles en zone rouge. Il demande au gouvernement d’accélérer la cadence en matière de dépistage, de tests rapides et d’évaluation de la qualité de l’air dans les établissements scolaires.
«Il faut trouver le moyen d’accélérer les choses pour ne pas que ça se propage et pour qu’on puisse continuer à enseigner en présence des élèves», dit-il.
Les écoles, un vecteur de contamination
Autre source d’inquiétude pour le SEPÎ: un nouveau rapport identifiant les cas dans les écoles montréalaises comme un vecteur de transmission de la COVID-19.
Les auteurs ont analysé les rapports hebdomadaires de Direction régionale de santé publique de Montréal et les données recueillies par CovidEcolesQuebec.org entre le 25 août 2020 et le 5 janvier 2021.
Ils ont remarqué que l’incidence de la COVID-19 chez les enfants de 10-19 ans a précédé l’augmentation de cas chez les adultes âgés de 30-49 ans.
Cela leur laisse croire que la transmission de la COVID chez les enfants d’âge scolaire est davantage la cause de la conséquence de la transmission de la communauté, indiquent-ils dans le rapport paru le 12 janvier.
«Ça nous montre encore que les écoles sont un vecteur important de transmission », analyse M. Fabrizi.
Des craintes à géométrie variable
Sur le terrain, les enseignants n’envisagent pas tous la présence en classe avec les mêmes craintes.
Nathalie Simon, enseignante à l’école Denise-Pelletier, à Rivière-des-Prairies, a été contente de retrouver ses élèves de sixième année. Mais elle aurait préféré rester à la maison avec ses deux filles.
Il faut dire qu’elle ne l’a pas eu facile à l’automne. Elle a contracté la COVID-19, de même que certaines de ses collègues. «J’ai perdu toute sensation dans les jambes, l’une de mes collègues a perdu l’odorat. L’école a été durement touchée. Des classes ont dû fermer», raconte l’enseignante. Elle estime malgré tout s’en être bien tirée.
Chantal Poulin, enseignante de cinquième et sixième année L’École des Roseraies, à Anjou, reconnaît que le retour en classe est la «meilleure chose pour les élèves».
Parmi les mesures qui pourraient être mises en place, elle nomme la baisse de ratios, l’école à mi-temps, l’ajout de personnel pour favoriser la distanciation, l’ajout de stations de lavage des mains et des systèmes de ventilation améliorés.
Elle croit que les équipes-écoles et les enseignants gagneraient à être mis à contribution dans l’implantation de telles mesures.
Tests rapides
Les élèves de l’école secondaire Calixa-Lavallée dans Montréal-Nord auront accès à des tests rapides de dépistage de la COVID-19. Ceux-ci seront déployés dans le cadre d’un projet pilote qui vise à analyser leur efficacité pour prévenir les éclosions en milieu scolaire. Les tests qui seront utilisés peuvent dépister la COVID-19 en 15 minutes.
Cette étude est dirigée par la pédiatre et épidémiologiste Dre Caroline Quach, médecin notamment responsable de l’unité de prévention et contrôle des infections au CHU Sainte-Justine. Le projet pilote doit durer environ six mois. Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine ne sait toutefois pas si on pourra déployer cette stratégie au sein d’autres écoles d’ici la fin de l’étude.