Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

«Licornasse», un projet sur mesure pour les adolescents

Une captation de la pièce a eu lieu au mois de février à la Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles.

Licornasse, une production du Théâtre de l’Oeil ouvert (TOO) à l’étape de la création, était au cœur d’ateliers de médiation culturelle tenus à l’école secondaire de la Pointe-aux-Trembles (ESPAT).

L’activité qui s’est tenue les 29 et 30 mars était animée par Jade Bruneau et Simon Fréchette-Daoust, co-directeurs artistiques du TOO.

Avec des élèves de troisième secondaire, les deux acolytes ont abordé les thématiques du texte de Geneviève Beaudet, qui relate une nuit dans la vie de Celia. Tout au long de la pièce «très métaphorique», la trentenaire fait face à ses démons en plein stationnement du Beach Club, explique Jade Bruneau, metteuse en scène de la pièce.

«On parle d’agression sexuelle, de consentement, d’hypersexualisation des jeunes filles. C’est un spectacle qui est quand même féministe, qui dénonce un peu l’impact de la pression sociale sur les jeunes filles et aussi sur les jeunes garçons.»

Des thématiques d’actualité pour les élèves, croit Lucie Vandal. L’enseignante de français et responsable du volet éducation à la sexualité à l’ESPAT affirme d’ailleurs avoir «lu d’un trait» la pièce lorsqu’elle l’a reçue.

«Ça va être un bijou de pouvoir réinvestir avec les élèves sur les pressions sociales, tout ce qui touche l’image corporelle qui est de plus en plus présente», s’enthousiasme l’enseignante.

Du théâtre à la captation

Le processus de création entourant Licornasse a aussi été abordé lors des ateliers.

Le projet avait été amorcé lors d’une résidence de création en novembre 2019 à la Maison de la culture Pointe-aux-Trembles. Il avait par la suite fait l’objet d’une lecture publique.

Pandémie oblige, les artisans de la pièce ont dû la transformer en captation vidéo en février lors d’une seconde résidence à la Maison de la culture. Celle-ci sera prochainement présentée en classe aux élèves de l’ESPAT ayant participé aux ateliers.

«C’est une expérience vraiment différente», concède M. Fréchette-Daoust. L’acteur et les six autres interprètes de la pièce ont toutefois réussi à faire preuve de créativité afin de trouver une nouvelle façon d’exprimer leurs émotions malgré la distanciation sociale, même dans les scènes d’intimité. «Ça se passe dans leurs yeux».

Afin de dynamiser la captation de la pièce qui se veut «jeune et dans l’air du temps», les créateurs ont aussi décidé de jouer avec les points de vue. Des vidéos YouTube, des cellulaires, et des écrans d’ordinateur ont également été intégrés à la pièce, ajoute Mme Bruneau.

Réouverture, oui, mais…

Depuis le début de la pandémie, le TOO a  multiplié les projets. La compagnie de théâtre poursuivra sur sa lancée en avril, avec une comédie musicale originale destinée à des élèves de secondaire 1 et 2.

Si la réouverture des salles de spectacle en zone rouge lui «donne une petite bouffée d’espoir», Mme Bruneau rappelle que les présentations théâtrales reprendront selon la programmation prévue avant la pandémie.

«Pour les autres projets à venir et les créations en cours, ça va être long. Il va falloir s’armer de courage, trouver des alliés», lance-t-elle.

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