Après sept ans à la tête de l’école Simone-Desjardins, Monique Desrosiers tire sa révérence. Pour la remercier de son travail accompli, l’équipe enseignante lui a fait la surprise de renommer le gymnase en son honneur.
«Adieu Madame la directrice, on ne vous oubliera jamais!» La surprise de Monique Desrosiers est totale. Quand la directrice de l’école Simone-Desjardins franchit les portes du gymnase, elle ne s’attend pas à voir une centaine d’enfants chanter son nom.
Ce mercredi 23 mars, enseignants et élèves ont rendu hommage à la directrice prairivoise. Elle prend sa retraite, après 35 années passées au Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île.
Monique Desrosiers n’a pas pu retenir ses larmes devant un tel témoignage d’amour. Surtout quand la jeune écolière de sept ans Maya a pris le micro pour lui faire une promesse. «Vous verrez un jour que l’un d’entre nous sera premier ou première ministre, c’est certain!»
C’est comme ça que la directrice préfère appeler les élèves. Car elle veut que «dans la vie, ils atteignent leur rêve, leur but». «J’ai vécu ma passion pendant toutes ces années. Les enfants m’ont vraiment guidée. On évolue avec eux, on voit leurs besoins. C’est eux qui nous transfèrent l’énergie. C’est ça qui nous permet d’aller de l’avant, pour eux», confie-t-elle à Métro.
Le gymnase Desrosiers
Son engagement a duré plus de 35 ans, dont sept à la tête de l’école Simone-Desjardins. Une «implication», un «dévouement sans limite» et une «force mobilisatrice» soulignés par l’équipe d’enseignants.
Le choix du gymnase pour rendre hommage à Monique Desrosiers n’a pas été laissé au hasard. C’est là qu’elle a «enflammé des équipes entières», a rappelé dans son discours Émilie, adjointe à la direction.
«Vient maintenant le temps de vous installer bien confortablement dans les loges pour profiter de la partie», a-t-elle invité.
C’est la fin d’un très grand rêve. Depuis petite, je voulais être professeur. J’avais 5 ans, je jouais à l’école avec ma sœur. Je lui dois beaucoup.
Monique Desrosiers, directrice de l’école Simone-Desjardins.
Dans le secret le plus total, les équipes éducatives avaient prévu de rebaptiser le gymnase au nom de la directrice. Avec une grande émotion, cette dernière a alors coupé le ruban du nouvellement nommé «gymnase Monique Desrosiers».
Un vrai soutien pour la jeunesse
Le sport était l’autre grande passion de Monique Desrosiers. La discipline a été sa porte d’entrée dans le monde de l’enseignement. Elle a été professeure d’éducation physique pendant 17 ans.
En arrivant dans l’établissement prairivois en 2015, elle voulait en faire «une cathédrale». «J’ai commencé par les sports, en augmentant le nombre d’équipes. Je voulais toucher la motivation des élèves», décrit-elle.
Mission accomplie, vue la reconnaissance montrée par les équipes de l’école présentes lors de l’hommage à leur directrice. Parmi ses anciens élèves, la gymnaste Julie Beaulieu, qui a participé aux Olympiques de Sydney à seulement 17 ans.
Monique Desrosiers a aussi vu grandir Bennedict Mathurin. Le Montréalais de 19 ans jouait au basket à l’école Adélard-Desrosiers. Aujourd’hui, il porte les couleurs de l’Université d’Arizona. Au mois de juin, il sera le premier Québécois à faire partie des dix premiers repêchés de la NBA.
«Il est issu d’un milieu défavorisé. Je peux le qualifier d’une petite fleur qui a poussé à travers les rochers. C’est un des joyaux de ma carrière», témoigne la cheffe d’établissement.
«C’est une famille»
À l’heure de tourner la page, il n’y a que des bons souvenirs. «C’est tout l’amour du monde que j’ai reçu par le biais de ces enfants», affirme-t-elle. Monique Desrosiers ne se souviendra pas de Simone-Desjardins comme d’une simple école. «C’est une famille» avant tout.
«Pendant toute ma carrière j’ai fait partie de ça. C’est l’esprit de famille qu’il y avait ici, comme tous les établissements où je suis passé. J’ai eu du plaisir», résume-t-elle avec émotion.
Pour entamer sa retraite, «Madame la directrice» va commencer par profiter de ses 11 petits-enfants et ses 5 enfants. «Ils m’attendent», glisse-t-elle.
Si l’école va lui manquer, elle peut être sûre qu’elle aussi manquera à son équipe et à tous ces élèves. Elle en reverra certains sur les parquets de la NBA. Et qui sait, peut-être une autre «première ministre»?