Une fois de plus, des coups de feu ont été entendus à Rivière-des-Prairies ce vendredi 10 juin.
«J’étais dans le salon quand j’ai entendu les coups de feu. Ça venait comme en arrière de ma maison», a confié à Métro une résidente du quartier ciblé, près de la 3e Rue et la 58e Avenue, selon la témoin.
«Je me suis couchée à terre, j’ai eu bien peur. Le bruit était proche de la fenêtre, qui était ouverte», relate-t-elle, encore entre le choc et la lassitude.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé qu’une intervention était en cours à RDP, sans toutefois préciser dans quel secteur. Un relationniste interrogé par Métro indiquait que plusieurs douilles ont été retrouvées au sol. D’après les premières informations, aucun blessé n’est à déplorer. Un périmètre de sécurité a été mis en place.
«Il est possible qu’il s’agisse de tirs d’un véhicule vers un autre», a affirmé le représentant du SPVM, tout en soulignant que toutes les hypothèses sont sur la table. Une enquête a été ouverte pour tenter d’identifier des potentiels suspects.
Des événements qui ont récemment explosé
Si la violence armée et les fusillades sont devenues courantes à Rivière-des-Prairies, les deux dernières semaines ont été particulièrement mouvementées.
En trois semaines, le district de l’est de Montréal a connu quatre épisodes similaires, les 24, 27 et 30 mai, ainsi que le 8 juin.
Cet événement se produit quelques jours après la présentation du rapport 2021 du SPVM, qui démontrait une hausse de la violence armée dans l’est de l’île, tout particulièrement à Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies. La mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois, a par ailleurs présenté le 1er juin un plan de prévention destiné à attaquer le mal à la racine.
Une intervenante du centre communautaire Le Phare le soulignait: «C’est tout du long terme. Tout est dans les inégalités.»
Comme le souligne Irvin Waller, professeur émérite de criminologie de l’Université d’Ottawa, la prévention serait en effet le moyen le plus efficace pour lutter contre l’insécurité. En adoptant une approche préventive, la ville de Bogotá, en Colombie, a diminué de 82% son taux d’homicides en 25 ans.