Deux agressions majeures en trois heures se sont produites à l’Institut de psychiatrie légale Philippe-Pinel. Plusieurs employés ont été blessés, «dont deux ont été transporté(e)s en ambulance», rapporte le Syndicat canadien de la fonction publique (FTQ) par voie de communiqué.
«Le syndicat local dénonce depuis des mois des lacunes importantes quant à la sécurité du personnel travaillant à l’Institut Philippe-Pinel», rappelle le FTQ. De tels événements ne seraient «pas étrangers à la pénurie d’intervenant(e)s spécialisé(e)s en pacification et en sécurité (ISPS) chargé(e)s des interventions d’urgence dans l’établissement», croit le syndicat, qui déplore un exode de son personnel spécialisé.
«Plus de 150 sont parti(e)s au cours des deux dernières années pour aller travailler dans le système carcéral provincial ou fédéral de même que les corps policiers où les salaires et conditions de travail sont meilleurs», constate le FTQ.
«Pas plus tard que ce matin, l’employeur nous reprochait de ne pas dépeindre positivement le milieu de travail lors des rencontres syndicales avec les nouvelles recrues. Pourtant, on ne fait que leur décrire la réalité: le personnel manque de formation, les employé(e)s expérimenté(e)s quittent avec la perte d’expertise que cela occasionne», affirme la présidente du SCFP 2960, Marie-Eve Desormeaux.
Le syndicat se dit «inquiet de la situation», notant que parmi les 840 employés, «sur papier», il n’y en aurait plus que 689 «si l’on déduit les nombreuses personnes en congés de maladie, sans solde, parentaux, etc.». Alors que le manque de main-d’œuvre engendrerait une hausse des risques liés au métier, les «plaintes à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail, elles, ont augmenté de 800% depuis 2022», souligne le syndicat.