lang="fr-FR" > L'Est est une banlieue pour l'AMT
Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles

L'Est est une banlieue pour l'AMT

Bousquet-Richard Simon - TC Media
Les élus locaux s’opposent farouchement à ce que le prix des billets pour monter dans le Train de l’Est soit aussi élevé pour les résidents de l’est de l’A-25 que pour ceux provenant de Longueuil, Brossard, et même, des confins de Laval.

Selon les plans de l’Agence métropolitaine de transport (AMT), les passagers qui monteront à bord du Train de l’Est à Rivière-des-Prairies, à Pointe-aux-Trembles et à Anjou devront débourser 125 $ pour leur carte mensuelle.

Ce montant est près d’une fois et demie le montant que paieront les résidents d’Ahuntsic (89,50 $). Pourtant, seulement 11 km séparent les gares d’Anjou et Sauvé.

« Il est inconcevable que les Montréalais de l’Est n’aient pas le même tarif que les autres Montréalais. Ils n’ont pas à payer le tarif des citoyens du 450. Ce ne sont pas des Montréalais de seconde zone », déplore la députée Nicole Léger de Pointe-aux-Trembles.

Des zones approximatives

Ce tarif s’explique par la décision de l’AMT d’inclure les territoires de l’Est dans la troisième des huit zones tarifaires, un choix qui date de 2005.

Cette zone comprend également l’ensemble de l’Île de Laval, Boucherville, Longueuil et Brossard. À l’ouest de Montréal, une petite portion située au-delà de Pointe-Claire se trouve également en zone 3.

« La frontière entre chacune de ces zones est établie en tenant compte de la distance au centre-ville, des limites de villes et arrondissements ainsi que des délimitations physiques présentes sur le territoire, telles les grandes voies de circulation et les cours d’eau, par exemple », explique Fanie Clément St-Pierre de l’AMT.

La députée Léger de Pointe-aux-Trembles affirme avoir recommandé à l’AMT de changer sa méthode de calcul dès les débuts du projet du Train de l’Est.

« Cette question est fort importante et a été discutée maintes fois avec les partenaires. L’AMT connaît ma position. Nous allons poursuivre cette lutte afin de rétablir le tarif », affirme-t-elle.

Iniquité avec l’Ouest

Les élus estiment qu’il y a une iniquité entre l’Est et l’Ouest dans les calculs de l’AMT.

Selon eux, il est injuste que la gare d’Anjou soit en zone 3, alors que celle de Cedar Park à Pointe-Claire est en zone 2. La première étant située à environ 14 km du centre, alors que la seconde est à un peu plus de 20 km.

« Si les gens de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles paient plus cher que les résidents de Pointe-Claire, ce n’est pas normal! Et que nous soyons les seuls Montréalais à payer plus cher, ce n’est pas normal! », tempête la mairesse Chantal Rouleau de Pointe-aux-Trembles–Rivière-des-Prairies.

Étrangement, l’AMT indique pour sa part que les zones ne sont pas calculées en fonction de la distance parcourue par le train à partir de la gare Centrale.

La limite entre les zones 1 et 2 serait définie par l’axe des rues Sauvé et Côte-Vertu (au nord), le boulevard Pie-IX (à l’est) et l’autoroute 13 (à l’ouest). La limite entre les zones 2 et 3 est quant à elle définie par l’autoroute 25 (à l’est) et l’axe des rues Somerset et Jacques-Bizard (à l’ouest).

Changer le calcul

Pour remédier à ce qu’elle considère comme une injustice, la mairesse Rouleau souhaite que l’AMT « établisse un tarif qui tient compte du territoire » afin que les Montréalais paient moins que les résidents des couronnes.

« Nous en avons discuté avec les gens de l’AMT, mais ils n’ont pas montré une grande ouverture », explique-t-elle.

Pour sa part, l’AMT a entamé une réflexion sur la révision de sa tarification globale, mais elle indique qu’une zone préférentielle montréalaise n’est pas dans les cartons.

« Nous souhaitons ainsi simplifier la tarification, puisque 700 titres de transport différents sont actuellement disponibles dans la région métropolitaine, explique Mme St-Pierre. Les recommandations découlant de ces travaux sont attendues d’ici la fin de l’année 2014. »

Du retard à Pointe-aux-Trembles

Sur les 13 gares qui parcourront le chemin entre le centre-ville de Montréal et la Ville de Mascouche, trois seront en retard. Parmi elles, celle de Pointe-aux-Trembles.

« Présentement, au niveau de la construction, nous respectons notre échéancier. Ce qui a causé du retard, c’est le début des travaux, explique Fanie Clément St-Pierre, conseillère en relations médias à l’AMT. La gare se situe dans un milieu qui est écologiquement fragile, alors nous avions beaucoup de démarches à faire auprès de la ville et du ministère du Développement durable et de l’Environnement pour nous assurer que notre construction respectait les règles. »

Selon Mme Clément, les retards ont être provoqués en raison des permis et des certificats qui ont tardé à arriver.

« Présentement, la gare est construite à 22 %. Si on se fie à nos calculs, elle devrait être fonctionnelle au printemps 2015 », conclut la conseillère.

En collaboration avec Samantha Velandia

Articles récents du même sujet

Exit mobile version