Le port du masque n’est pas imposé par le gouvernement québécois, mais il demeure fortement recommandé dans les lieux publics. Un message qui ne trouve écho que dans environ la moitié de la population de Saint-Laurent. Une situation qui pourrait changer sous peu.
Alors que la vice-première ministre Geneviève Guilbault faisait une mise à jour sur la pandémie en point de presse vendredi, les Laurentiens affluaient devant une épicerie du boulevard Décarie sous un soleil plombant.
En seulement une dizaine de minutes, ils ont été une trentaine à y entrer et un peu plus de la moitié d’entre eux ne portaient pas de masque ou de couvre-visage.
Près des paniers, un citoyen dit ne pas vraiment voir la pertinence d’une telle protection.
«Ça m’inquiète, mais qu’est-ce que ça va changer?», lance-t-il, appuyé sur sa caisse de bouteilles d’eau. Personne ne sait où ça s’en va. On fait juste une expérimentation avec la société.»
Plus loin dans le stationnement, Roseline, infirmière dans un hôpital psychiatrique, tient un tout autre discours.
«Je protège les gens et je veux être protégée aussi», résume-t-elle.
Accessibilité
Afin de faciliter l’accès aux masques, l’arrondissement Saint-Laurent a mandaté la cellule de crise des organismes locaux de mettre en place un système de distribution le plus vite possible. Les derniers détails seront ficelés cette semaine.
Gratuits, ils seront principalement destinés à une clientèle plus vulnérable.
La directrice du Comité des organismes sociaux (COSSL), Maria Ximena Florez, reconnaît que la demande sera considérable à Saint-Laurent.
«Bien sûr que ça va être un défi pour nous de pouvoir desservir le plus grand nombre de personnes vulnérables.» — Maria Ximena Florez, directrice du COSSL
«On veut être capable de fournir d’une façon efficace et équitable», fait-elle savoir.
Plusieurs autres groupes veulent faire leur part dans l’arrondissement. Au Centre communautaire Bon courage (CCBC), une petite production de couvre-visages artisanaux se met tranquillement en marche. Le port de ce dernier est un «geste citoyen de nos jours», convient le directeur général Mame Moussa Sy.
«Le risque [de propagation du virus] est partout où il y a une densité de population que ce soit Place Benoit, Norgate, Chameran», dit M. Sy. Les blocs appartements peuvent être un lieu propice à des éclosions, illustre-t-il en exemple.
Cette démarche du CCBC est inspirée du Centre d’accueil et de référence sociale et économique pour immigrants (CARI), qui a confectionné et donné plusieurs dizaines de masques lavables à des organismes communautaires.