Plusieurs enfants seront privés des camps de jour municipaux dans Saint-Laurent en raison des difficultés à respecter les règles de distanciation physique dans les installations.
L’application des nouvelles mesures d’hygiène et du respect des ratios prévus pour les enfants et les animateurs suggérés dans le Guide de relance des camps en contexte de COVID-19 ont forcé la main de l’arrondissement.
«Les règles sanitaires exigées par la Direction de la santé publique du Québec rendent ainsi, selon nous, la prestation de services de qualité et sécuritaires pour l’ensemble des participants et des employés impossibles à assurer», a fait savoir le maire Alan DeSousa en conseil d’arrondissement.
Au lendemain de cette annonce, la DSP a permis de revenir aux ratios conventionnels. Il en va, par exemple, de 1 animateur pour 8 enfants dans le groupe d’âge 3-4 ans à 1 pour 15 pour les différentes catégories regroupant les jeunes de 9 à 17 ans.
La décision de l’arrondissement n’a pas pour autant changé, a indiqué jeudi le chargé de communication Marc-Olivier Fritsch.
Les parents ayant inscrit leurs enfants sur le site web de la Ville de Montréal, soit 85% d’entre eux, seront remboursés d’ici 30 jours sur leur carte de crédit. Ceux qui l’ont fait aux comptoirs d’accueil du Centre des loisirs et du Complexe sportif reverront leur argent d’ici 14 semaines.
Réactions
Quelques minutes après l’annonce du maire, les réactions n’ont pas tardé à fuser sur les réseaux sociaux dans un groupe de parents de Saint-Laurent.
«Quand tu as inscrit 3 enfants, c’est beaucoup de sous… je suis déçue de leur façon de gérer cela», déplore une internaute.
«On est laissé avec nos problèmes, jongler entre le travail et les enfants c’est l’enfer pour nous, comme pour eux. Je ne comprends pas pourquoi ils ferment», dit une autre.
Le privé
Les Laurentiens seront donc forcés de se tourner vers les dernières places qui seront disponibles dans le privé.
Le camp Yopi de Loisirs 3000 est toujours accessible à l’École au Trésor-du-Boisé. Il est complet, mais de nouvelles places pourraient se libérer.
«On reçoit des demandes d’un peu partout parce que justement il y a des camps qui ferment», explique la directrice générale adjointe et copropriétaire, Nancy Rozon.
Sportmax et Supercamp, qui utilisent respectivement les locaux du cégep de Saint-Laurent et du Collège Vanier, ont aussi pris la décision d’annuler leurs activités.
«Suite à de longues réflexions, notre conseil d’administration a déterminé qu’il était préférable pour la santé de nos campeurs et de nos employés ainsi que pour la viabilité à long terme de notre organisation de fermer en 2020», a-t-on indiqué par courriel chez Supercamp.
Un son de cloche semblable chez Supermax. «Il y a plusieurs enjeux qui se chevauchent, il y a l’aménagement du site. Le cégep doit beaucoup travailler pour préparer la session d’automne qui arrive», indique le responsable au développement des affaires chez Sportmax, Philippe Genest.
Entre 200 et 400 enfants s’y rendent chaque semaine en période estivale. En vertu des nouvelles mesures sanitaires, la capacité baisse de moitié.
11 M$
Le gouvernement provincial a annoncé en début de semaine une aide financière pouvant atteindre 11 M$ pour les camps de jours privés. L’Association des camps du Québec estime que ces sommes seront suffisantes pour couvrir les coûts qu’impliquent les nouvelles mesures sanitaires.