Saint-Laurent

Lambropoulos met en doute le déclin du français, puis se rétracte

Après avoir été la cible de critiques sur les réseaux sociaux durant la fin de semaine, la députée libérale de Saint-Laurent, Emmanuella Lambropoulos, s’est ralliée à la position de son parti et a reconnu que le français était en déclin au Québec.

Lors d’une réunion du comité permanent des langues officielles, l’ex-enseignante a questionné – en anglais – le commissaire Raymond Théberge. «Nous entendons – je ne veux pas appeler ça un mythe, je vais laisser le bénéfice du doute – nous entendons que le français est en déclin. J’ai entendu cela à de multiples reprises, j’ai besoin de preuves pour y croire», a-t-elle dit d’emblée.

Soulignant que plusieurs ont cette perception, la députée laurentienne a demandé quels aspects peuvent être derrière ce déclin, en gesticulant des guillemets.

La séquence publiée sur Twitter a soulevé bien des questionnements. Le chef conservateur Erin O’Toole s’est même mis de la partie.

«La prochaine fois que Justin Trudeau va prétendre défendre la langue française, rappelez-vous des questions qu’il demande à ses députés québécois de poser au Comité sur les Langues officielles», a-t-il écrit.

Rétractation

Samedi, Mme Lambropoulos a publié une courte déclaration. «Ma question était insensible. Je reconnais qu’il y a un déclin du français et j’aimerais aider à trouver des moyens de protéger davantage la langue française», fait-elle savoir.

Elle se colle donc à la position du gouvernement de Justin Trudeau, qui a reconnu un recul dans la Belle province ainsi que dans le reste du Canada.

La députée de Saint-Laurent en a toutefois rajouté plus tard en répondant à un internaute qui l’insulte et l’invective.

«Oui pour prendre des décisions ou des affirmations j’ai besoin de données. La prise de décision basée sur les données est la meilleure prise de décision», a tweeté Mme Lambropoulos, alimentant de nouveau les critiques à son égard.

Les faits

En 2019, l’Office québécois de la langue française (OQLF) a publié un rapport sur l’évolution de la situation linguistique dans la province.

«Le poids des personnes ayant le français comme seule langue parlée le plus souvent à la maison a aussi connu une baisse. Dans l’ensemble du Québec, il a diminué entre 2011 (80 %) et 2016 (79 %)», peut-on notamment y lire.

À la maison, les francophones sont les maîtres de l’unilinguisme, mais une baisse est constatée, indique le rapport. En 2016, 90% des personnes parlant principalement uniquement le français chez soi n’utilisaient pas d’autres langues régulièrement. Il s’agit d’une baisse de 4% par rapport à 2001.

Aussi, 78 % des élèves avaient réussi en 2015, l’épreuve unique de français, langue d’enseignement, de la cinquième année du secondaire lors de la première tentative. En comparaison à 2009, cette donnée s’élevait à 82 %.

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