Les Canadiens atteints du cancer du poumon disposent désormais d’une nouvelle alternative pour combattre la maladie et pour prolonger leur durée de vie. Santé Canada vient d’approuver un traitement immuno-oncologique, une première au pays pour ce type de cancers.
Développé par Bristol-Myers Squibb (BMS) Canada, entreprise biopharmaceutique dont la branche nationale est basée à Saint-Laurent, le traitement OPDIVOMC, ou nivolumab, a été approuvé il y a deux semaines par Santé Canada, le 26 février.
Il s’agit du premier et du seul traitement immuno-oncologique autorisé au Canada pour le traitement du «cancer du poumon non à petites cellules» (CPNPC) localement avancé ou métastatique chez les adultes dont la maladie a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base de platine.
La Société canadienne du cancer estimait en 2015 que, chaque jour, 57 Canadiens meurent d’un cancer du poumon. Le CPNPC représente 85 à 90% des cas.
«Un cataclysme positif»
«En immunothérapie, on ne cible pas la tumeur, on passe par un intermédiaire qui est le système immunitaire», explique Réjean Lapointe, professeur en oncologie à l’Université de Montréal et chercheur au CHUM et à l’Institut du cancer de Montréal.
«Il y a un changement de philosophie. Dans le domaine de l’oncologie, c’est un cataclysme positif», ajoute-t-il en référence aux trois principaux traitements du cancer, à savoir la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, qui ciblent la tumeur.
Les essais cliniques en immunothérapie se concluent de plus en plus souvent par des succès depuis la fin des années 2000.
«Ça fait 20 ans que je travaille en immuno-oncologie, c’est comme un rêve qui devient réalité», s’enthousiasme le professeur.
Ce sont jusqu’à 40% des patients qui vont avoir une diminution significative de leur tumeur avec ces traitements, selon le chercheur, et 10 à 20% qui sont guéris pour les 15 prochaines années de leur vie.
«Avec l’immunothérapie, on peut les guérir, il n’y a plus de cancer!» — Réjan Lapointe, chercheur en immuno-oncologie
Coût
«On parle de frais extrêmement élevé», précise le Pr Lapointe en référence aux traitements en immuno-oncologie.
«[Les chercheurs] sont tous un peu traumatisés par cela, car on a quelque chose d’extraordinaire dans les mains, mais c’est l’aspect pharmaco-économique qui nous dira où on s’en va», ajoute-t-il.
Le prix des flacons de 40 mg et 100 mg d’Opdivo sont respectivement de 782,22 $ et 1 955,56 $. Le coût du traitement varie ensuite en fonction de sa durée.
Essais cliniques
Les essais cliniques d’Opdivo ont montré une amélioration de la survie chez un plus grand nombre de patients, presque deux fois supérieur à la chimiothérapie. Les effets indésirables sont également moindres.
Ce type de traitement, appelé agent anti-PD-1, existe déjà pour d’autres types de cancer au Canada, comme le mélanome.
BMS affirme que l’Opvido a été le premier agent anti-PD-1 au monde à recevoir une autorisation de mise sur le marché en juillet 2014. Il avait été approuvé dans 46 pays, dont les États-Unis, le Japon et les pays de l’Union européenne.