De petite pâtisserie de quartier à chaîne comptant plusieurs succursales dans la grande région de Montréal, Les Délices Lafrenaie fait la fierté de Saint-Léonard. En 40 ans, trois générations de la famille Ruvo ont dû mettre la main à la pâte pour faire de leur entreprise un succès.
Gâteaux au fromage et aux fraises, tartes au citron, bouchées chocolatées; une trentaine d’employés aux tabliers plus colorés les uns que les autres s’affairent à ce que chaque détail de leurs créations soit parfaits. Quand on visite l’entrepôt des Délices Lafrenaie, l’odeur sucrée est saisissante.
« Moi je suis immunisé contre l’odeur, mais ma femme est vraiment tannée », dit en riant Joseph Ruvo, qui a pris les rênes de l’entreprise familiale. L’homme de 33 ans, qui veille aussi sur les cinq autres magasins de détail de la pâtisserie, est la troisième génération qui dirige l’entreprise. En donnant la visite guidée de la pâtisserie au journaliste du Progrès, il raconte son parcours. Grandissant, il a gravi les échelons de l’entreprise pour en être aujourd’hui le gérant. Son emploi est exigeant; il travail six ou sept jours par semaine. Il a même dû cesser l’université. Mais pour son père Frank, que l’on croise sur notre chemin, « ça vaut tout l’or du monde ».
Ce dernier a cofondé la Boulangerie Milano en 1979, avec son père Giuseppe et son frère.
Après environ 15 ans d’activités, la pâtisserie s’installe dans le quartier industriel de Saint-Léonard et change éventuellement son nom pour celui de la rue Lafrenaie. « C’était juste pour un entrepôt. Quand on a vendu la pâtisserie, on est venu ici pour continuer à produire », indique Joseph.
Toutefois, la clientèle continuait de s’y présenter pour acheter, même si l’entreprise avait la fonction d’un fournisseur, et non de commerce. À la fin des années 90, devant la demande grandissante, un espace client a été ajouté.
« On est vraiment fier d’avoir amené l’entreprise jusque-là après tout ce temps »
Frank Ruvo, cofondateur de Délices Lafrenaie
Aujourd’hui, on trouve des succursales à Rosemère, Brossard et Pointe-Claire. Ceux de Montréal-Ouest et LaSalle ont d’ailleurs été inaugurés en 2017. La pression s’est donc accentuée sur l’entrepôt de Saint-Léonard, seul lieu de production. Chaque matin, des camions de livraison quittent Saint-Léonard. Les Délices Lafrenaie desservent des restaurants et même des épiceries, telles que Loblaws, un partenaire important.
Si chaque commerce a ses classiques, les populaires gâteaux au Ferrero Rocher et aux fruits des champs figurent parmi les produits traditionnels de la pâtisserie. Bien que la famille soit italienne, l’offre gastronomique des Délices Lafrenaie s’est élargie au fil du temps. « On a beaucoup d’Espagnols, d’Haïtiens qui viennent. On fait différentes choses pour les accommoder. Récemment, on a commencé à faire le gâteau « Tres leches » [Trois laits], c’est un dessert traditionnel des Espagnols », affirme Joseph.
Après tant d’années, la pâtisserie a su faire sa place à Saint-Léonard. « Je pense qu’on a fait notre nom. La rue Lafrenaie, les gens l’associent à nous », souligne Joseph. Étant un lieu symbolique, Joseph croit ne jamais déménager. Il espère toutefois agrandir en ajoutant un étage ou des pièces pour décoincer la production.