Le ministre des Transports du Québec, François Bonnardel, se disait inquiet pour le projet de prolongement de la ligne bleue. Il estime que le processus d’expropriation se révèle plus compliqué que prévu, ce qui ferait augmenter les coûts et délais du projet.
«Il y a présentement plus de 500 cas d’expropriation en suspens. 250 qui devraient se régler de gré à gré, mais 250 autres qui sont problématiques. Il est certain qu’il y aura des délais. De gros joueurs à Anjou qui ont décidé de contester [les expropriations] », a révélé le ministre en commission parlementaire.
Au cœur du problème selon lui, un processus d’expropriation qui, dans sa forme actuelle, ne serait plus adéquat pour permettre la réalisation de grands projets. Il s’inquiétait que les contestations augmentent les délais pour le prolongement de la ligne bleue et viennent en augmenter substantiellement les coûts.
«Le processus d’expropriation est un problème, de la façon dont il existe. Il y a des délais que je peux considérer déraisonnables, mais qui sont typiques d’une contestation que les expropriés ont le droit de faire», a expliqué M. Bonnardel.
Un problème qu’il souhaitait pouvoir enlever avec le projet de loi 61. «Le but, ce n’était pas de dénaturer ce processus, d’enlever des droits, mais de trouver une façon d’accélérer le processus», a défendu M. Bonnardel.
Le projet de loi controversé a été abandonné un peu plus tôt aujourd’hui. Il prendra une autre forme lors de la rentrée parlementaire.
Manque d’écoute
Pour le député Pierre Arcand, porte-parole de l’opposition en matière de transports, le projet de loi 61 que comptait déposer le gouvernement est responsable de la complexification des dossiers d’expropriations.
«Le problème, c’est que la STM ne négocie à peu près plus avec personne. La STM dit [aux gens d’Anjou] qu’elle n’a pas matière à le faire ; le gouvernement vient avec sa loi bulldozer qui va régler tous les problèmes», s’est-il exclamé.
Il soulignait par ailleurs que bien que de nombreux acteurs locaux étaient contents de la venue du métro, ils avaient néanmoins des réticences. Les Galeries d’Anjou en souffriraient particulièrement selon lui.
«Le problème est aussi la façon dont le projet est présenté, avec le stationnement incitatif qui va tuer presque complètement les commerces qui sont autour. Il faut essayer d’obtenir, dans un dossier comme ça, un minimum de consensus», a rappelé M. Arcand.
À Saint-Léonard, le conseiller de ville Dominic Perri se disait étonné des propos du ministre. « Ce serait une erreur monumentale de reporter encore une fois le projet. Il y a trop d’investissements qui ont déjà été faits. L’Est de Montréal a attendu pendant 50 ans pour la venue du métro. »
Il croit à ce propos que le prolongement de la ligne bleue est essentiel pour le développement de l’Est de Montréal.