Sud-Ouest

Samuel Watts prend les rênes de Mission Bon Accueil

Le PDG de Mission Bon Accueil, Samuel Watts, travaillait auparavant comme consultant dans le secteur privé.

Rénover le refuge pour hommes, transformer la banque alimentaire en épicerie où chacun pourrait choisir des denrées à son goût, le nouveau président-directeur général de Mission Bon Accueil, Samuel Watts, a déjà plusieurs projets dans ses cartons.

En poste depuis le début de janvier, il succède à Cyril Morgan qui a décidé de prendre sa retraite après avoir été PDG de l’organisme pendant 13 ans.

M. Watts envisage déjà une transformation de la banque alimentaire située dans le bâtiment de la rue Acorn, dans Saint-Henri, la plus grande à Montréal. Le projet, qui devrait se concrétiser d’ici six mois, consiste à aménager les lieux sous forme d’épicerie afin que les personnes puissent choisir leurs denrées.

Cette notion de choix est importante pour le PDG. «On cherche à élever le niveau de dignité des personnes qui viennent à la banque alimentaire», insiste-t-il, précisant que ce nouveau concept permettra aussi d’ouvrir le service pendant un plus grand nombre d’heures.

Rénovation du refuge
Des rénovations, l’été prochain, du refuge d’hébergement d’urgence pour hommes situé sur la rue Saint-Antoine comptent aussi parmi les projets.

Le bâtiment a subi peu de travaux depuis son ouverture en 1964. Il s’agit notamment de refaire les toilettes et les douches au coût d’environ 200 000$. L’organisme pourrait lancer un appel à la communauté afin d’aider à financer ce chantier.

Le nouveau PDG signale que Mission Bon Accueil compte déjà sur l’appui de 39 000 donateurs. «La générosité des Montréalais est une chose qui m’inspire», confie-t-il.

Samuel Watts jongle aussi avec l’idée d’ouvrir des points de services ailleurs sur l’île de Montréal pour l’aide alimentaire.

«Il y a des gens qui viennent de Pointe-aux-Trembles et Saint-Léonard, donne-t-il en exemple. Il y a de l’itinérance surtout au centre-ville, mais la pauvreté se vit partout.»

Un des grands défis de l’organisme consiste d’ailleurs à faire face à des besoins grandissants.

«La pauvreté change à Montréal», constate M. Watts, qui évoque la situation des travailleurs pauvres, ces personnes qui, bien qu’ayant un emploi, ont de la misère à joindre les deux bouts. «Il y a des gens qui travaillent mais qui ne sont pas capables d’avancer dans la vie», s’attriste le PDG.

Croissance importante
Samuel Watts sait qu’il a de grands souliers à chausser. En moins d’une quinzaine d’années, sous la direction de Cyril Morgan, Mission Bon Accueil a connu une croissance fulgurante.
Les revenus annuels ont bondi de 1,5M$ à 18 M$. Le nombre d’employés est passé de 20 à 140. Les programmes offerts afin d’appuyer les itinérants, les jeunes filles-mères, les familles et les jeunes ont été multipliés par quatre.

Approché par l’organisation fondée il y a 125 ans, M. Watts n’a pu refuser la proposition d’en prendre la direction. «C’est comme le Canadien de Montréal qui t’appelle», lance-t-il en riant.

Mission Bon Accueil est la plus grande porte d’entrée pour venir en aide aux Montréalais les plus démunis. Sa banque alimentaire répond aux besoins de 5000 personnes chaque mois. Ses trois cuisines servent 1000 repas par jour. Le refuge d’hébergement d’urgence accueille quotidiennement une moyenne de 220 hommes.

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