Le partenariat entre l’arrondissement du Sud-Ouest et l’organisme qui se chargeait de l’animation et de la gestion du Centre Saint-Charles depuis 24 ans, Loisirs St-Charles, a été résilié le 25 mars. C’est le refus du conseil d’administration de répondre à diverses exigences, notamment financières, qui ont mené à cette décision. Montréal assurera la gestion intérimaire des activités au cours des prochains mois.
Dans une lettre envoyée le 30 janvier, l’arrondissement demandait au conseil d’administration de Loisirs St-Charles de s’engager à respecter des «conditions définitives à la poursuite du partenariat». Celles-ci visaient à régler des problèmes récurrents dans sa gestion depuis au moins cinq ans.
Une saine reddition de comptes, une meilleure gestion des espaces et une offre de services qui répondait adéquatement aux besoins de toutes les tranches d’âge de la population étaient parmi les changements exigés dans le document de quatre pages obtenu par TC Media.
Démocratie
D’emblée, l’ancien président de Loisirs St-Charles affirme qu’il accepte la décision de l’arrondissement et comprend les raisons derrière leur décision. Il ajoute toutefois que le financement de l’organisme, qui s’élevait à 67 116$ par année, était nettement insuffisant pour répondre aux demandes. Ce montant ne serait qu’une fraction de celui que reçoivent les centres de loisirs avoisinants, dit-il.
«La Ville voulait qu’on se dote d’une direction générale avec un budget de 67 000$, Comment est-ce que je peux aller me chercher un directeur avec cet argent-là?», demande-t-il.
Loisirs St-Charles n’a pu obtenir le quorum à ses trois dernières assemblées générales annuelles. En conséquence, son conseil d’administration n’a pas été renouvelé et son président occupait aussi le rôle de directeur. C’est une situation interdite selon les règlements de la ville qui régissent les organismes à but non lucratif et l’arrondissement demandait qu’elle soit rectifiée.
«Avant la dernière assemblée, une trentaine de personnes m’ont dit qu’elles voulaient se présenter au conseil d’administration et il n’y en a finalement eu qu’une seule. Qu’est-ce que je peux faire de plus? Aller chercher les gens de chez eux et les forcer à venir?», se défend M. Caron.
Questionné au sujet du financement de Loisirs St-Charles, le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, n’a voulu aborder la question puisqu’il aurait à divulguer «détails de gestion qui ne relèvent pas du domaine public».
Reddition de comptes
Plusieurs documents concernant la comptabilité et les opérations de Loisirs St-Charles n’avaient pas été remis à l’arrondissement dans les dernières années.
«C’est quelque chose que tous les organismes et partenaires sont capables de fournir. Ce n’est pas quelque chose qu’on a voulu faire, mais l’argent des payeurs de taxes doit être respecté», affirme le conseiller de ville, Craig Sauvé.
Pour Benoit Caron, la cause de ces manquements est encore une question de budget. Celui qui gérait l’organisme bénévolement depuis le début de l’année 2017 avance qu’avec des fonds limités, «il est certain qu’il y aura des lacunes».
Services maintenus
C’est la Ville de Montréal se chargera des activités du Centre Saint-Charles par intérim, telles que la location d’espaces sportifs et l’organisation de camps de jour. Elle a aussi embauché quatre des cinq employés de Loisirs St-Charles, qui demeureront en poste.
«On voulait s’assurer que les mêmes services seraient maintenus après la résiliation de l’entente. C’est pour cette raison que nous avons fait en sorte que leurs employés travaillent maintenant pour la ville», précise Benoit Dorais.
Un appel d’offres devrait bientôt avoir lieu pour déterminer quel groupe prendra le relais pour la gestion de l’endroit.
Le financement annuel de Loisirs St-Charles
67 117$
Pour la réalisation d’activités sportives et de loisirs ainsi que d’un camp de jour
5 102$
Pour la gestion de la mascotte de l’arrondissement, SUDO.
4 000$
Pour l’animation de la patinoire du parc Hibernia
366 000$
En soutien immobilier pour la location du Centre Saint-Charles