En passant devant le centre Gadbois, jeudi après-midi, on pouvait croire que le complexe récréatif s’était transformé en boîte de nuit. De la musique entraînante résonnait du bâtiment et l’ambiance festive était bien sentie. Le son provenait du Rendez-vous des aînés du Sud-Ouest, où plus de 300 seniors s’étaient réunis du matin au soir pour une panoplie d’activités.
«Mon seul reproche, c’est que la musique est trop forte. On a un peu de difficulté à s’entendre parler», a commenté Pierre Morin, résident quinquagénaire du quartier Saint-Henri.
Danse, dîner et jasette étaient tous au menu lors de cette grande journée de rassemblement. Les participants étaient répartis sur de grandes tables qui pouvaient accueillir une dizaine de personnes, facilitant la discussion et la socialisation.
«On a vu de belles interactions, de beaux liens qui se sont créés entre les personnes au courant de la journée. Cet après-midi, il y avait une quarantaine de personnes qui dansaient sur Billie Jean qui refuseraient porter l’étiquette d’ainé», relate Paméla David, membre du conseil d’administration du Regroupement des organismes pour aînés et aînées du Sud-Ouest de Montréal (ROPASOM), l’organisateur de l’événement.
Kiosques
Bien que la 18e édition de cette tradition annuelle ait permis aux aînés du Sud-Ouest de socialiser avec d’autres personnes de la même catégorie d’âge, elle était également une occasion pour prendre connaissance des ressources qui s’offrent à eux dans le secteur. 33 kiosques d’information de divers organismes communautaires pouvaient être visités de 9h à 12h.
Lise Hamel, aussi résidente de Saint-Henri, participe au Rendez-vous des aînés depuis une quinzaine d’années et affirme que cette portion de l’événement est fort utile.
«Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas au courant de grand-chose, et c’est bien qu’ils aient un endroit où aller pour s’informer. Je connais déjà ça, mais j’adore encore venir ici pour faire des rencontres avec des gens que j’aime bien voir», confie-t-elle.
Sensibilisation
La thématique de la journée était «le pouvoir des mots». Elle portait un double-sens, affirme Pamela David.
«On ne parle pas beaucoup de l’intimidation entre aînés, où des personnes sont exclues à cause de leurs différences. Donc oui, on parle du pouvoir des mots qui peuvent blesser quelqu’un, mais aussi le pouvoir qu’ont les personnes de dénoncer l’intimidation qu’elles vivent», dit Mme David.
De la sensibilisation sur le sujet a également eu lieu auprès des participants au rendez-vous, jeudi.
Combattre l’isolement
Depuis sa création, l’événement sert aussi d’outil pour s’attaquer à l’isolement social que vivent les aînés, un problème toujours répandu, atteste Stéphanie Dubrule, intervenante de milieu de l’organisme Alternatives communautaires d’habitation et d’intervention de milieu.
«On essaie d’approcher le plus possible les personnes qu’on ne voit pas souvent dans les résidences pour les inciter à participer à une grande activité. Ce n’est pas toujours facile de passer d’une étape à l’autre, mais on réussit tout de même à le faire dans une certaine mesure», raconte-t-elle.
L’idéal, dit-elle, est qu’ils puissent tisser des liens tangibles entre eux pour qu’ils puissent se revoir avant le prochain rendez-vous annuel.