Réalisant qu’ils n’avaient plus de locaux pour s’adonner à leurs activités maintenant qu’ils avaient gradué de l’Université Concordia, cinq étudiants de génie civil ont eu l’idée de lancer un espace de travail communautaire sur la rue Saint-Ferdinand dans Saint-Henri en 2014, qu’ils ont nommé Helios Makerspace. Trois ans plus tard, l’organisme à but non lucratif accueille plus de 40 travailleurs indépendants chaque semaine et une vingtaine de bénévoles.
«C’est l’endroit idéal pour ceux qui n’ont pas de place pour ranger leurs outils dans leur logement et ceux qui n’ont pas les moyens de se payer un atelier. Ici, ils peuvent travailler quand ils le souhaitent pour 50$ par mois», mentionne Ross Hodess, bénévole et membre du conseil d’administration (CA) depuis 2015.
Ce local de 850 m2 est divisé en deux, un côté étant réservé aux domaines de l’informatique, de l’électronique, de la biologie et de l’imprimerie en trois dimensions et l’autre aux travaux manuels. Les membres peuvent donc y entreposer leurs outils difficilement transportables et en faire profiter les autres tout en leur apprenant comment ils fonctionnent.
«Ce qui est intéressant avec ce lieu de travail, c’est qu’il y a des gens de plein de sphères différentes. Quand je suis arrivé à Hélios, mon expertise était l’impression 3D, puis j’ai commencé à m’intéresser à l’électronique et à l’ébénisterie et maintenant je suis un expert là-dedans aussi», raconte Romain Huon, membre du CA depuis maintenant trois ans, précisant que la majorité des espaces de travail qu’il connaît se spécialise dans un domaine en particulier.
Des gens de partout
Résident d’Anjou, M. Huon vient de loin pour vaquer à ses occupations. «Bien qu’il existe d’autres espaces semblables à Montréal, probablement plus près de chez moi, je veux venir ici parce que ce n’est pas une entreprise, mais vraiment un OBNL. C’est le seul endroit du genre à vocation communautaire», explique-t-il.
Il n’est pas le seul à parcourir une longue distance pour venir travailler à Helios, certains faisant le trajet à partir de la Rive-Sud. D’autres membres sont toutefois du Sud-Ouest, comme c’est le cas de Shaun Fawcett, ébéniste résidant à Griffintown, qui y travaille depuis le tout début.
«J’aime beaucoup venir ici, c’est intéressant d’apprendre de nouvelles choses en parlant avec les autres», mentionne-t-il. Plusieurs membres ont d’ailleurs évoqué que l’esprit de communauté était l’une des principales raisons de leur choix de venir s’installer ici, tout comme les faibles coûts rattachés à l’abonnement.
Paul Neudorf, nouveau chez Helios, trouve pour sa part rafraichissant de retrouver des femmes et des membres de la communauté LGBT dans ces espaces habituellement prisés par des hommes «machos».
Ateliers
Comme Helios Makerspace n’est pas uniquement destiné à la conception, mais aussi à l’apprentissage, les membres du CA ont mis sur pied des ateliers accessibles à tous. Que ce soit des novices en la matière ou des personnes plus expérimentées, tout le monde présentant un intérêt pour le sujet enseigné peut s’y inscrire.
«Chaque week-end, en dehors des heures d’ouverture, des membres donnent des cours en fonction de leur expertise. Ça a lieu ici chez Helios, mais on se déplace également dans différents endroits», souligne M. Hodess, en charge des relations avec le milieu communautaire. C’est de cette façon que l’organisme amasse l’argent pour poursuivre ses activités.
Présentement, M. Huon et son apprenti Louise Pietri, également bénévole, présentent des ateliers sur l’impression 3D au YMCA de Pointe-Saint-Charles, afin de former des petits experts capables de monter leur propre imprimante, en faire l’entretien et l’utiliser.
L’équipe prévoit prochainement se rendre dans des écoles du quartier afin de se faire connaître auprès des jeunes et leur faire découvrir de nouveaux intérêts.
Helios Makerspace est situé au 137, rue Saint-Ferdinand et est ouvert du mercredi au vendredi de 13h à 21h et le samedi de 13h à 20h.