S’il se croyait fou à l’idée d’ouvrir une librairie à un moment où l’industrie du livre est en déclin, Anthony Benda a tout de même décidé de poursuivre son rêve jusqu’au bout en créant Saint Henri Books, un concept qui germait dans sa tête depuis déjà quelques années. L’endroit ouvrira ses portes dès la semaine du 5 février sur la rue Thérien dans Saint-Henri.
Feu de foyer, chaises confortables, coin lecture pour les enfants et terrasse à l’arrière, Saint Henri Books sera à mi-chemin entre une librairie, un café et une bibliothèque. «Je veux que les gens se sentent comme chez eux. Je ne veux pas seulement ouvrir un commerce, je veux que l’endroit profite à la communauté», explique le propriétaire qui habite Saint-Henri depuis six ans.
Originaire de Vancouver, Anthony Benda est littéralement tombé amoureux de son nouveau quartier. Ce passionné de lecture, aussi bachelier en création littéraire de l’Université Concordia, trouvait toutefois qu’il manquait d’endroits où s’approvisionner en livres.
En visitant ce local vide d’une petite rue résidentielle, à l’automne, il a tout de suite vu comment il pourrait le transformer en un endroit qui lui plairait.
Les rayons seront remplis de livres tant anglophones que francophones, tant pour adultes que pour enfants et de tous les styles littéraires différents.
Pour le moment, ce seront uniquement des bouquins neufs, mais M. Benda n’est pas fermé à l’idée de créer une section destinée à des livres seconde-main. «Je veux m’adapter à la clientèle et écouter leurs commentaires», assure-t-il.
S’il admet que le monde de la littérature est loin de ses meilleurs jours en raison de la montée de la technologie, le jeune propriétaire croit toutefois qu’il y aura toujours un intérêt pour les livres en papier.
«J’espère pouvoir contribuer à redonner vie à cette industrie, confie-t-il. Je pense que je peux aider les gens à redécouvrir la lecture».
Café
Ce mois-ci, l’homme de 35 ans ouvrira également, non loin de sa librairie, le café Córdova, sur la rue Notre-Dame Ouest.
«L’idée est que les gens puissent prendre un café pour emporter ou un truc à manger et viennent s’installer sur la terrasse de la librairie ou à l’intérieur pour feuilleter un livre», explique M. Benda, qui est aussi propriétaire du Café Myriade, près de l’Université de Concordia. Les clients pourront manger sur place, dans une ambiance décontractée, et sur la terrasse à l’avant dès cet été.
Nommé ainsi en l’honneur de son défunt père qui résidait sur une rue du même nom à Vancouver, le Córdova offrira, outre des breuvages chauds et des pâtisseries, des cocktails, de la bière et du vin, ainsi qu’une grande variété de petits plats d’inspiration espagnole.
«Je veux que ce soit abordable, ce que je ne peux pas vraiment me permettre au Café Myriade puisque le loyer est extrêmement dispendieux. Je veux que les gens ne se sentent pas mal à l’aise de venir et qu’il puisse passer souvent sans se ruiner», dit M. Benda, qui souhaite miser sur l’esprit de communauté au sein de ses établissements.
Il a d’ailleurs fait appel à des gens du secteur pour créer ses deux commerces, dont la designer intérieure propriétaire de The Grey Sofa, Sabrina Barazin, qui habite Pointe-Saint-Charles.