Le Bâtiment 7 était voué à devenir un casino en 2005, mais les citoyens de Pointe-Saint-Charles ont choisi de se mobiliser pour changer sa destinée. Lundi, le fruit de leur travail a été dévoilé au grand public lors d’une journée portes ouvertes qui marque l’ouverture officielle de la première phase du projet communautaire.
À l’entrée du bâtiment situé au coin des rues Le Ber et Sainte-Madeleine, une panoplie de curieux venaient constater le résultat d’un an de travaux. Si l’aménagement extérieur reste à finaliser, l’intérieur de la bâtisse abandonnée depuis 2003 a subi une transformation complète.
En passant le pas de la porte, on entre dans une salle commune, un endroit où les gens pourront se retrouver sans avoir besoin de consommer quoi que ce soit. «C’est l’équivalent d’un salon, mais on peut assister à des petits spectacles le soir», explique Judith Cayer, chargée de projets du Collectif 7 à nous.
Le décor plutôt minimaliste, formé d’une scène en bois, de tables et de chaises, accueillera éventuellement des ordinateurs en libre-service, des sofas et une bibliothèque.
À gauche du hall d’entrée, des employés de la brasserie artisanale Les Sans-Tavernes préparaient de la limonade maison et du café pour les visiteurs. «Nous avons notre permis de brassage, mais nous devons attendre notre permis de vente d’alcool», indique la responsable du marketing, Caroline Monast-Landriault.
Le local voisin abrite l’épicerie autogérée Le Détour. Les tablettes vides seront bientôt remplies de fruits et légumes, de viandes et d’aliments non périssables en vrac. Dès cet été, du miel conçu sur place et les récoltes des jardins compléteront l’offre alimentaire.
«Le fait d’avoir plusieurs membres qui travailleront bénévolement trois heures par mois nous permettra d’avoir des prix abordables», explique Marie-Claude Rose, cofondatrice de l’épicerie qui accueillera ses premiers clients le 19 mai.
Ateliers
Au deuxième étage, la propriétaire de la galerie populaire La Porte Cochère, Marie Serreau, fabriquait des tasses en céramique pour la brasserie artisanale. «C’est moi qui leur ai proposé, lance la céramiste. C’est un peu ça l’esprit du Bâtiment 7.»
Son atelier sera ouvert aux personnes désirant en apprendre davantage sur le procédé ou souhaitant avoir accès à un espace pour travailler sur leur projet personnel.
Dans les locaux adjacents, des ateliers de sérigraphie, de soudure et de fonte de métal fonctionnant sous le même modèle sont aménagés. «La section soudure est prête pour les cours d’initiations, dont certains seront spécifiquement offerts aux femmes et aux personnes trans», souligne Eva-Loan Ponton, qui se trouve derrière l’atelier La Coulée. L’espace fonderie ouvrira prochainement ses portes.
Un peu plus loin, une chambre noire et une salle d’imprimerie sont aussi prêtes à accueillir les résidents qui ont soif d’en connaître plus sur la photographie. Un atelier de réparation de vélo, d’ébénisterie et un garage installés au premier étage sont aussi ouverts aux apprentis.
La coopérative Press Start, une arcade créée par et pour les jeunes vient compléter les 13 projets de la première phase du Bâtiment 7. «C’est accessible aux ados de 14 à 21 ans, mais il y a déjà des enfants de 10 ans qui viennent manifester pour rentrer», rigole Judith Cayer, alors que la visite s’achève.
L’équipe du Bâtiment 7 est déjà à la recherche de financement pour la seconde phase du projet, qui accueillera une garderie et une maison de naissance. Tout comme la phase un, 4 M$ en prêt, en dons et en subventions seront nécessaires. D’ici 2020, les trois phases du projet seront accessibles aux résidents du quartier.