Les aventures de Ponto, un cône orange qui a pour mission de dédramatiser par l’humour les nombreux chantiers de Montréal, seront maintenant couchées sur papier dans un premier tome publié en mars. Sa créatrice, Tania Mignacca, souhaitait répondre à une demande de longue date des fans du personnage né dans Saint-Henri.
C’est en 2012 que l’illustratrice a eu envie de propager son amour pour la métropole à travers ce personnage qui a rapidement gagné le cœur des résidents. «Les gens ne voyaient plus la beauté de la ville, ils ne voyaient que la construction et ses impacts négatifs. J’ai donc voulu faire une caricature de ces chantiers et montrer ça de façon positive afin que les gens aiment Montréal, malgré les cônes orange.»
Passionnée de bandes dessinées, Tania Mignacca a eu envie de faire vivre Ponto à travers un récit qui se déroule à Saint-Henri, le quartier qu’elle habite depuis 10 ans. «Au départ, c’était plutôt pour faire connaître Saint-Henri. Mais, ça a bien tombé parce qu’avec l’échangeur Turcot, il y a beaucoup de contenu pour ma BD. C’est d’ailleurs un personnage de mon histoire», souligne-t-elle.
Les 150 premières pages des aventures de Ponto, diffusées sur le web chaque mercredi, figureront dans la version papier, avec une nouvelle histoire en prime. «Ça fait longtemps que les gens me demandaient un livre, affirme la femme de 35 ans. C’est ce qui m’a donné l’idée de lancer une campagne de socio financement.»
Le désir des fans de Ponto de voir le projet se concrétiser s’est d’ailleurs fait sentir puisque Mme Mignacca a récolté près de 6000$ au terme de sa campagne. Cette somme lui permettra de couvrir les frais d’impression du livre qui sera vendu par le biais de sa boutique en ligne, mais aussi dans les rayons de librairies indépendantes.
On le retrouvera fort probablement chez Crossover Comics, un établissement spécialisé en bande dessinée qui a pignon sur la rue Notre-Dame Ouest dans Saint-Henri. «Ils vendent déjà plusieurs de mes produits dérivés, donc c’est certain que je vais les approcher», indique-t-elle.
À travers le monde
S’il a commencé ses aventures dans le Sud-Ouest, Ponto a fait beaucoup de chemin depuis. Sa version en peluche a visité près d’une trentaine de pays, dont le Japon, la Chine ou encore l’Israël.
«Il me suit partout où je vais, mais ce sont surtout les gens qui l’amènent avec eux et le prennent en photo. Il voyage, rencontre d’autres cônes orange, c’est comme s’il vivait de lui-même», s’exclame-t-elle.
Cette dernière se dit d’ailleurs agréablement surprise de la réponse positive des gens envers Ponto. «Quand j’ai créé le personnage, je me disais que certaines personnes allaient peut-être être offusquées parce que je ris un peu de la structure municipale et de la fonction publique, se souvient-elle. Mais je n’ai jamais eu de commentaires négatifs et il y a même des cols bleus qui viennent me voir pour me dire que mon histoire est très semblable à la réalité.»
Le personnage fait effectivement fureur, avec près de 3000 personnes qui suivent sa page Facebook. Ses nombreux produits dérivés témoignent également de sa popularité. On le retrouve sur des macarons, des cartes postales, des tuques, des cartes de souhaits et même en bijoux.
Un livre s’ajoute maintenant à la collection et l’illustratrice promet qu’un tome 2 est à venir.