La concrétisation de l’aménagement de la cour d’école de l’établissement Marie-de-l’Incarnation a suscité la mobilisation des élèves, parents, paliers de gouvernement et même de l’entreprise privée. Une réussite redevable à une bonne organisation, coordination et communication.
Situé sur la rue Angers, dans le quartier Ville-Émard, le parc-école a été inauguré le 25 novembre en présence des 200 élèves.
«J’adore jouer dans les modules», confie Clémence, 6 ans, lors de la cérémonie. Depuis plusieurs années, ses autres collègues de classe ont eu leur mot à dire dans la préparation des plans.
«On a suivi leurs intérêts et cela a donné un milieu stimulant», explique la directrice Martine Ouellet.
La cour de 557 m² est dotée d’espace de jeux de basket et de soccer, d’un module d’hébertisme. Une grande table est aménagée, avec la possibilité de jouer aux échecs. Les jours de beau temps, un enseignant pourra même enseigner dehors.
Chaque enfant compte sur une grande superficie pour jouer, observe Marie Bernard Pasquier, l’architecte de la firme Ici & Là et conceptrice de la cour. «Il en résulte moins de conflits et une meilleure surveillance pour les professeurs», note-t-elle.
Plus de 50 arbres dont des cèdres ont été plantés par l’organisme Soverdi qui apportera de l’ombrage et de la fraîcheur dans la cour.
Don apprécié
Étant à proximité de l’important chantier de reconstruction de l’échangeur Turcot, l’école a bénéficié d’un don de 35 000$ du consortium KPH Turcot, grâce aux démarches de Mme Ouellet. Ce montant a servi à l’achat d’un module qui développe la motricité chez les jeunes.
«De nos jours, les élèves vont moins dehors et ne grimpent plus aux arbres. Le module permet de travailler le haut du corps et de développer la musculation», explique l’architecte de la firme Ici & Là, Marie-Bernard Pasquier.
La commissaire du quartier du Sud-Ouest, Violette Cousineau, a félicité les parents de leur persévérance. «C’est une école de la résilience, dit-elle. Vous avez eu du bruit, de la poussière, mais enfin, vous allez pouvoir profiter de votre hallucinante cour d’école.»
Le représentant du comité de parents François Blais est fier du résultat. «On a exigé que nos enfants aient le meilleur environnement pour apprendre même si on est situé dans un quartier défavorisé», confie-t-il.
M. Blais souhaite que le parc-école soit nommé en l’honneur d’Alfred Buissières, son grand-père qui fut concierge durant 40 ans à l’établissement.
Défi
Le plus gros défi a été la réalisation de travaux en cohabitation avec les élèves et professeurs tout en gardant le bâtiment sécuritaire, selon le chargé de projet à la CSDM, Marc-André Legault.
«Il a fallu discuter avec la Ville qui avait des entraves routières et aussi avec l’échangeur Turcot qui avait son propre agenda», expose-t-il
L’aménagement de la cour incluait aussi d’importants travaux pour la fondation de l’école dont l’installation d’un bassin de rétention des eaux fluviales ainsi que la construction d’une cage d’escalier, la mise à neuf des six issues, dont l’entrée principale.
60 000 arbres
D’ici un an, KPH Turcot prévoit la plantation de 60 000 arbres ainsi que l’installation d’un mur anti-bruit aux abords de l’échangeur Turcot.
4 M$
Le chantier a coûté 4 M$ dont la moitié pour divers travaux de réfection dont la fondation de l’école. Le réaménagement de la cour a coûté 1,5 M$, dont 30 000$ provenant d’une campagne de financement des parents.