Depuis 1952, la Maison Benoit Labre accompagne les populations vulnérables du Sud-Ouest, que cela soit pour de l’aide alimentaire, l’accès à des vêtements neufs ou des services de préemployabilité. Pour souligner ses 70 ans, l’organisme organisera le 12 mai un événement caritatif au cours duquel sera présenté son prochain projet, une nouvelle maison qui comportera 36 logements.
La grande salle de la Maison Benoit Labre située au sous-sol de l’église Saint-Zotique, sur la rue Notre-Dame, était particulièrement calme en ce mercredi matin, alors qu’un événement dans une cabane à sucre était organisé ce jour-là pour les personnes vulnérables du quartier.
Un événement qui traduit la volonté qu’a l’organisme depuis 70 ans d’offrir aux plus démunis un lieu de réconfort, d’accompagnement et de soutien physique et psychologique.
L’organisme ouvre ses portes en 1952, d’abord sur la rue De La Gauchetière, puis sur la rue Young, à Griffintown. Son fondateur, Tony Walsh, avait pour mission de créer un lieu d’accueil pour les personnes dans le besoin. Pendant plus de 60 ans, la Maison Benoit Labre a accompagné les populations vulnérables dans le secteur de Griffintown.
Besoins et pandémie
Depuis les années 1950, l’organisme a bien changé. En 2019, il quitte Griffintown pour s’installer dans le quartier Saint-Henri, sur la rue Notre-Dame. L’espace, plus grand, a permis d’augmenter la capacité d’accueil et de rejoindre une plus grande communauté dans le Sud-Ouest.
La pandémie ayant particulièrement frappé les populations vulnérables, la Maison Benoit Labre reçoit en 2020 un fonds d’urgence mis en place par le gouvernement québécois. Cela a donné l’opportunité à l’organisme d’embaucher plusieurs nouveaux employés, qui sont aujourd’hui près d’une vingtaine. Cet agrandissement démontre le besoin croissant de soutenir les populations du Sud-Ouest dans le besoin.
«On voit depuis des années que la gentrification laisse les personnes les plus démunies sans ressources, et la pandémie, avec la fermeture des points de chaleur comme les restaurants, a augmenté les besoins dans le quartier», explique la coordonnatrice en philanthropie de la Maison Benoit Labre, Pascale Tremblay. Elle ajoute que les populations vulnérables concentrées dans le centre-ville s’étendent de plus en plus vers les quartiers périphériques, comme ceux du Sud-Ouest.
Aujourd’hui, les différents intervenants accompagnent les personnes dans le besoin, que cela soit pour des aides physiques ou psychologiques, ou encore pour des services de préemployabilité.
Si le fonds d’urgence, qui n’a pas été renouvelé en 2022, a permis à l’organisme d’embaucher de la main-d’œuvre, plusieurs besoins financiers se font encore ressentir.
«On est dans une situation où on a encore ce besoin urgent, on l’a comblé, mais il faut le pérenniser dans le temps», souligne Pascale Trembley, qui ajoute que la Maison Benoit Labre était présente lors des manifestations du milieu communautaire qui ont eu lieu en mars dernier.
Nouvelle maison
En ce moment, l’organisme prépare un nouveau projet qui devrait être inauguré vers la fin de l’été. Il s’agit d’une nouvelle bâtisse, actuellement en construction, qui comprendra 36 logements destinés à accueillir des personnes vulnérables du quartier pendant au moins un an. Avec ce déménagement en face du marché Atwater, la maison prévoit de pouvoir offrir ses services 24h/24, et de rejoindre une plus grande population.
«Ça va permettre d’avoir une expérience positive [des hébergements d’accueil], et de permettre de se bâtir un meilleur dossier pour pouvoir poursuivre et avoir le soutien nécessaire pour ce processus-là», indique Pascale Tremblay.
L’événement caritatif qui aura lieu le 12 mai prochain au Riverside comprendra des performances d’artistes locaux et une présentation du projet. Il permettra d’amasser quelques fonds pour la mise en place de la nouvelle maison alors que l’organisme a encore besoin de 1,5 M$ pour 2022-2023.