Arriver dans un nouveau pays amène son lot de défis, surtout en période de pandémie mondiale. En cette période d’isolement social accru, le rôle du Centre des femmes d’ici et d’ailleurs, situé dans Villeray, est plus important que jamais.
L’organisme fondé au milieu des années 1980 offre des services de soutien tant pour les femmes immigrantes que pour celles nées ici.
«Au départ c’était des femmes qui étaient issues de l’Association pour la défense des droits du personnel domestique qui ont créé le centre», explique Sonia Haddad, organisatrice communautaire de l’organisme.
La mission du centre demeure toujours la même qu’à sa fondation, c’est-à-dire d’abord de briser l’isolement des femmes de toutes origines.
«On veut développer leur autonomie, les soutenir et défendre le droit des femmes. Pas uniquement celles qui sont défavorisées», poursuit Mme Haddad.
On y préconise une approche interculturelle afin de donner les outils aux nouvelles arrivantes pour développer leur autonomie dans la société. C’est d’ailleurs pourquoi des ateliers de français sont offerts à celles qui le désirent.
«Les ateliers [sont axés] sur la vie quotidienne, précise-t-elle. Par exemple, quand on va chez le médecin, comment peut-on poser des questions? Quand on va à la pharmacie, à l’épicerie, à l’école de nos enfants [comment on s’y prend]?»
La lutte contre le racisme, la lutte contre la discrimination vécue en lien avec l’origine et la défense des droits des femmes font aussi partie de son mandat.
Des besoins différents
Comme pour tout le monde, la pandémie a forcé le Centre des femmes d’ici et d’ailleurs à revoir ses services en fonction des nouveaux besoins.
«À partir du mois de mars, on a commencé à donner nos activités en ligne pour briser l’isolement, mais aussi pour que les femmes qui ne connaissent pas l’informatique puissent aussi participer», affirme l’organisatrice qui œuvre pour l’organisme depuis 21 ans.
Avant la crise sanitaire, une bonne partie du travail d’écoute se faisait dans les locaux du centre, situé au 8043, rue Saint-Hubert.
Or, puisque certaines femmes n’ont pas nécessairement les ressources informatiques pour discuter par visioconférence, l’organisme a mis sur pied une activité de marche-écoute.
Il s’agit tout simplement de prendre une marche en discutant avec une intervenante.
«Le fait d’être à l’extérieur, c’est plus sécuritaire pour ce qui est de la transmission du virus. Aussi ça permet de faire une activité extérieure, ce qui est toujours la bienvenue», affirme Mme Haddad.
Autrement, les services usuels d’écoute, soit par téléphone, soit en personne dans un lieu privé, sont toujours disponibles pour les femmes qui ne voudraient pas sortir dehors.
Une année exceptionnelle pour les bénévoles
Au cours d’une année normale, le Centre des femmes d’ici et d’ailleurs peut compter en moyenne sur quelque 70 bénévoles. Cependant, l’année dernière a été tout sauf une année normale.
Le rôle des bénévoles a nécessairement changé, elles qui œuvraient principalement en personne, dans les locaux de l’organisme.
«Dans la dernière année, le milieu de vie était fermé, les femmes ne pouvaient pas venir s’impliquer sur place», mentionne Mme Haddad.
Les bénévoles se sont engagées en faisant des commissions pour des femmes ne pouvant sortir de leur foyer. Certaines ont chanté ou déclamé de la poésie pour divertir des femmes esseulées.
«Le bénévolat n’était pas au même niveau que les années précédentes, poursuit-elle. Ça ne représente pas l’implication habituelle.»
En revanche, les bénévoles sur les divers comités ainsi que sur le conseil d’administration ont pu continuer leur action sociale en 2020, alors que leurs activités ont pu se poursuivre en ligne.
Par exemple, un comité a mené à terme le projet de rénovation du centre pour le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite.
Pour ce qui est des employées, elles sont quatre intervenantes à temps plein et une à temps partiel. L’organisme compte aussi sur une personne pour la comptabilité ainsi que des tuteurs en français.
Celles souhaitant obtenir des services ou s’impliquer comme bénévole au Centre des femmes d’ici et d’ailleurs peuvent le faire en visitant leur site web.