Pour aider des adultes qui ont des difficultés en littératie, il faut plus que des cours de langue. Un travail d’accompagnement pour «rebâtir leur confiance» est essentiel, plaide le centre d’alphabétisation La Jarnigoine.
«En plus des activités de lecture et d’écriture, on veut les aider à reconstruire leur confiance en eux et qu’à la fin de la journée, ils soient capables de se dire qu’ils sont en mesure d’apprendre», explique Amélie Bouchard, animatrice au service de cet organisme de Villeray fondé par des travailleurs sociaux en 1985.
Ce centre, membre du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ), donne plusieurs ateliers pour les adultes ayant des problèmes à lire et à écrire.
«Notre approche est plus orientée vers l’éducation populaire. C’est une approche différente du réseau d’alphabétisation dans les commissaires scolaires qui ont une approche plus traditionnelle», explique.
Selon Mme Bouchard, la plupart de ces adultes ont vécu beaucoup d’injustices dans leur vie et ont été exclues de l’école et de la société.
Tous les adultes sont séparés en petit groupe en participant à trois ateliers par semaine. Le service du centre est gratuit.
«Il n’y a pas de limite de temps, donc ils peuvent utiliser nos services aussi longtemps qu’ils le désirent», explique Amélie Bouchard.
Des participants impliqués dans l’organisme
En plus de leur donner des ateliers d’alphabétisation, La Jarnigoine aime quand les participants donnent leur point de vue sur l’organisme.
«Ils sont parties prenantes de toutes les décisions qui se prennent pour le futur de l’organisme. On fait beaucoup de projets collectifs qui partent des enjeux les touchant», affirme Amélie Bouchard.
Cette dernière indique que la plupart des participants des ateliers de la Jarnigoine considèrent l’organisme comme une grande famille.
Selon des données recueillies en 2012 dans le cadre du programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 53 % des Québécois éprouvent de grandes difficultés de lecture.