Les législations sur l’avortement varient selon les pays du monde avec parfois d’importantes restrictions.
À partir de mardi, l’avortement est légal dans la totalité du Royaume-Uni y compris en Irlande du Nord, qui l’autorisait uniquement si la grossesse menaçait la vie de la mère.
Interdiction totale
Au Salvador, où la législation anti-avortement est l’une des plus strictes du monde, deux cas récents ont suscité une forte émotion: deux femmes condamnées à 30 ans de réclusion pour une fausse couche, considérée par la justice comme un homicide, ont passé une dizaine d’années en prison avant de voir leur peine commuée.
Malte, où le catholicisme est religion d’État, reste le seul pays de l’Union européenne prohibant totalement l’interruption volontaire de grossesse. En cas d’infraction, la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison.
L’avortement est également illégal en Andorre et à Saint-Marin, qui sont en Europe mais pas dans l’UE, ainsi qu’au Vatican.
Dans le reste du monde, l’IVG est interdite dans une quinzaine de pays: Congo, Egypte, Gabon, Guinée-Bissau, Madagascar, Mauritanie, RDC, Sénégal en Afrique; Honduras, Nicaragua, Surinam, Haïti et République dominicaine en Amérique; Philippines et Laos en Asie; Palaos en Océanie.
Accès restreint
Dans de nombreux pays, l’avortement est soumis à des conditions extrêmement restrictives.
Ainsi, l’IVG est accessible uniquement en cas de danger pour la vie de la mère dans des pays comme la Côte d’Ivoire, la Libye, l’Ouganda, le Soudan du Sud, l’Irak, le Liban, la Syrie, l’Afghanistan, le Yémen, le Bangladesh, la Birmanie, le Sri Lanka, le Guatemala, le Paraguay ou encore le Venezuela.
Au Brésil, l’accès à l’IVG est également très limité, en cas de viol, risque pour la mère ou grave malformation du fœtus. La Cour suprême du pays a entamé en août 2018 une série d’audiences publiques sur son éventuelle légalisation jusqu’à la 12e semaine de grossesse.
En 2017, le Chili a mis fin à près de 30 ans d’interdiction totale de l’IVG, désormais autorisé dans trois cas précis: risque pour la vie de la mère, viol et non-viabilité du fœtus.
En 2018, en Argentine, un texte légalisant l’avortement avait été adopté par les députés, avant d’être rejeté par les sénateurs. La loi en vigueur n’autorise l’avortement que dans des cas de viol ou de risque pour la santé de la mère.
En Corée du Sud, la plus haute juridiction du pays a ordonné en avril 2019 la levée de l’interdiction de l’avortement, jugée anticonstitutionnelle, et demandé une évolution législative d’ici la fin de l’année prochaine. L’avortement y est pour le moment seulement autorisé en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la santé de la mère.
Un droit sous pression
Ce sont les femmes d’Europe et d’Amérique du Nord qui bénéficient des législations les plus libérales, avec quelques exceptions notables.
En Irlande, l’avortement n’est légal que depuis septembre 2018, à la suite d’un référendum historique abrogeant l’interdiction constitutionnelle de l’IVG dans ce pays catholique.
La Pologne ne permet l’avortement qu’en cas de viol, inceste, danger pour la vie de la mère ou malformation irréversible du fœtus. Début 2018, une tentative des ultraconservateurs de limiter encore l’accès à l’IVG a entraîné d’importantes manifestations à travers le pays.
Aux États-Unis, où l’avortement a été légalisé en 1973, le débat reste vif entre les « pro-life » (anti-avortement) et les «pro-choice». Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les lois très restrictives ont tendance à se multiplier. Les tribunaux en ont cependant invalidé plusieurs, notamment dans le Missouri, l’Arkansas, le Kentucky, le Mississippi, ou plus récemment en Géorgie.
(Sources: Guttmacher Institute, Organisation mondiale de la santé, Center for reproductive rights, AFP)