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Pour Ankara, les divergences sur la Syrie «ne doivent pas affecter» les relations avec Moscou

Le président turc Recep Tayyip Erdogan

Le président turc Recep Tayyip Erdogan

Rédaction - Agence France-Presse

La Turquie a estimé samedi que ses divergences avec la Russie sur la Syrie ne devaient «pas affecter» les relations turco-russes, notamment les livraisons par Moscou de systèmes de défense antiaérienne que dénonce Washington.

Dans une conversation téléphonique, le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump ont parlé des «moyens de mettre fin à la crise à Idleb dans les plus brefs délais», a par ailleurs annoncé la présidence turque.

Ce dernier grand bastion des rebelles et des djihadistes sur le territoire syrien est la cible depuis plusieurs mois d’une offensive du régime de Damas, avec l’appui de l’aviation russe.

Les deux chefs d’État ont estimé que «les dernières attaques» des forces gouvernementales dans cette région du nord-ouest de la Syrie étaient «inacceptables», a ajouté la présidence.

Dans le même temps, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a eu samedi des entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov en marge de la conférence sur la sécurité se déroulant à Munich, en Allemagne.

Qualifiant dans un tweet de «positive» cette rencontre, M. Cavusoglu a souligné qu’une délégation de son pays irait lundi à Moscou, après la visite d’envoyés russes, dont des responsables militaires et des services de renseignement, il y a une semaine à Ankara, sans que d’ailleurs cela aboutisse à un accord concret.

«Les différences d’opinion en Syrie ne doivent pas affecter les relations turco-russes. La situation à Idleb n’affectera pas l’accord sur les S-400», les systèmes russes de défense antiaérienne achetés par Ankara malgré l’opposition des États-Unis qui les jugent incompatibles avec l’armement de l’Otan, a rapporté la chaîne de télévision turque NTV, reproduisant des propos du ministre après ses discussions avec son homologue russe.

Sergueï Lavrov a quant à lui assuré samedi à la conférence de Munich que la victoire du président Bachar al-Assad «sur le terrorisme» était «inévitable» dans la province d’Idleb.

«Les États-Unis ont proclamé avoir éliminé le groupe État islamique (EI) mais l’hydre est de retour», a-t-il encore dit.

La Turquie et la Russie ont travaillé de manière étroite sur le dossier syrien, même si Ankara soutient des rebelles syriens alors que Moscou est un allié du régime de Damas.

En vertu d’un accord conclu en 2018 entre ces deux pays, la Turquie dispose de 12 postes d’observation dans la province d’Idleb.

Des combats entre forces turques et syriennes dans cette région ont récemment provoqué la mort de 14 soldats turcs.

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