Les marchés boursiers européens et américains rebondissaient mardi au lendemain de la pire séance depuis la crise de 2008, soulagés par la remontée des prix du pétrole et par des espoirs de mesures budgétaires pour lutter contre le coronavirus.
Vers 13h45 GMT, Francfort et Londres progressaient de respectivement 2,16% et 2,85%. La hausse de ces indices n’étaient toutefois pas suffisante pour rattraper la débâcle de lundi, où ils ont lâché entre 7% et 9%.
À Paris, l’indice CAC 40 gagnait 1,71%, à 4.792,61 points, après un effondrement de 8,39% lundi. Le cours a évolué durant toute la matinée de mardi dans une fourchette comprise entre 2% et 4% avant de lâcher un peu ensuite.
À Wall Street, l’indice Dow Jones montait de 3,40% peu après l’ouverture des échanges, le Nasdaq de 3,42% et l’indice élargi S&P 500 de 2,79% au lendemain de la pire séance depuis onze ans sur les marchés aux États-Unis. À Sao Paulo la Bourse rebondissait de 5,2% au lendemain de sa pire journée depuis 1998 (-12%).
Les Bourses asiatiques ont elles aussi engrangé quelques gains.
Soulagement sur les marchés
Bien que le chemin soit encore long avant de récupérer l’ensemble des pertes de lundi et des séances précédentes, «un vent de soulagement et d’optimisme souffle dans l’esprit des investisseurs après l’une des pires séances en plusieurs décennies» lundi, réagit Pierre Veyret, d’ActivTrades.
Derrière le rebond de ces places financières, une forte remontée du cours du pétrole, d’environ 8% pour le brut américain et le Brent.
Les deux contrats avaient perdu environ 25% la veille, dans la foulée de la guerre des prix lancée par l’Arabie saoudite après l’échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie. Ce qui avait provoqué une violente tempête lundi sur les marchés mondiaux, déjà apeurés par l’épidémie de coronavirus.
Mardi, le ministre de l’Énergie russe, Alexandre Novak, a déclaré ne pas «fermer la porte» à l’alliance entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie pour stabiliser le marché du pétrole. Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco a, de son côté, annoncé qu’il allait ouvrir ses robinets en avril à 12,3 millions de barils par jour, sans toutefois causer de remous majeurs sur les cours.
Logiquement, le rebond des cours pétroliers profitait aux entreprise du secteur, assommées la veille: Total gagnait 3,34% après avoir lâché 16,6% lundi, Royal Deutsch Shell 8,58% et BP 7,48%.
Les places financières des États pétroliers du Golfe rebondissaient fortement mardi. Le Dubaï Financial Market grimpait de 7,32% et celui d’Abu Dhabi de 5,52%.
Soutien à l’économie
En chute de plus de 10% à l’ouverture après un week-end de trois jours, la Bourse russe a encaissé la chute du brut et du rouble. Elle se reprenait toutefois à la mi-journée et ne perdait plus que 4,69%.
L’espoir de nouvelles mesures «de grande ampleur» pour soutenir l’économie américaine, promises lundi par Donald Trump, a également soulagé les investisseurs.
Le président américain a notamment évoqué «une coupe possible dans les taxes salariales» devant être discutée mardi entre des membres de son administration et des responsables du Congrès.
Le gouvernement japonais devrait lui aussi annoncer un plan d’aide financière pour faire face aux conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus.
L’Europe n’est pas en reste puisque la Banque centrale européenne est très attendue à l’occasion de sa réunion jeudi et pourrait déployer un éventail de mesures, inédites pour certaines, face à la menace que fait peser le nouveau coronavirus sur une économie déjà au ralenti en zone euro.
«La Banque centrale européenne ne peut pas ne pas agir», résume Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d’Allianz Global Investors.
Les dirigeants européens devaient tenir de leur côté mardi une visioconférence pour coordonner leurs actions face à l’épidémie de coronavirus.