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Coronavirus: Poutine suggère aux Russes de ne pas sortir

Coronavirus: Poutine suggère aux Russes de ne pas sortir

Vladimir Poutine porte une combinaison de protection lors de la visite d'un hôpital qui soigne des patients atteints du coronavirus

Rédaction - Agence France-Presse

Vladimir Poutine a recommandé mercredi aux Russes de restez chez eux, décrété une semaine chômée et reporté le vote sur sa réforme constitutionnelle tant voulue, afin de ralentir l’épidémie de coronavirus, sans ordonner pour le moment le confinement de la population.

S’adressant aux Russes dans un discours télévisé, le chef du Kremlin a également annoncé une série de mesures de soutien au pouvoir d’achat et aux entreprises face à la crise économique provoquée par la pandémie.

Il a aussi déclaré la semaine prochaine chômée en Russie pour ralentir la propagation du virus, alors que les autorités ont reconnu la veille ne pas avoir une «image claire» de l’avancée de la maladie.

Les hôpitaux, pharmacies, banques, administrations, magasins alimentaires et transports continueront néanmoins à fonctionner.

Demandant de faire preuve de « discipline » et de «responsabilité», M. Poutine a appelé les Russes à «rester à la maison», sans pour autant rendre cette précaution obligatoire, comme c’est le cas pour la majorité des trois milliards de personnes confinées sur la planète.

«Ce qui se passe aujourd’hui dans de nombreux pays occidentaux (…) peut devenir notre avenir immédiat», a-t-il mis en garde.

Prévu à l’origine pour le 22 avril, le «vote populaire» sur la réforme constitutionnelle initié par le président russe a été reporté sine die.

«Nous évaluerons comment la situation évoluera  (…) puis nous déciderons d’une nouvelle date», a-t-il expliqué.

Cette réforme, lancée en janvier et dénoncée par l’opposition, doit notamment donner à M. Poutine le droit d’effectuer deux mandats supplémentaires après la fin de l’actuel en 2024.

 L’économie sous pression

Soulignant que l’économie russe se trouve «sous forte pression» en raison de la pandémie, M. Poutine a annoncé une série de mesures sociales et économiques.

Il a notamment décrété le renouvellement automatique de toutes les allocations et prestations sociales pendant six mois, des pauses dans le remboursement des prêts des citoyens et une augmentation de l’allocation de chômage.

Pour les entreprises, il a ordonné un report d’impôt et de crédit pour les PME pendant six mois.

«Notre tâche la plus importante (…) est d’assurer la stabilité du marché du travail et d’éviter une flambée du chômage», a déclaré M. Poutine.

Il a promis de taxer davantage les circuits d’optimisation fiscale et les transferts de fonds vers des comptes à l’étranger.

L’économie russe a été fortement touchée par la crise mondiale provoquée par la pandémie, en raison en particulier de la chute du prix du brut et par ricochet de celle du rouble.

Mais certains commentateurs ont reproché à Vladimir Poutine un manque de fermeté dans les mesures prises contre la propagation du Covid-19, notamment l’absence de confinement obligatoire.

«C’était la première fois de ma vie que je voulais un discours plus dur de Poutine», a réagi la journaliste Elena Tchernenko, du quotidien Kommersant, sur son compte Twitter.

Viatcheslav Volodine, le président de la chambre basse du Parlement russe, a lui indiqué que des mesures législatives «prioritaires» seraient étudiées la semaine prochaine pour appliquer les annonces du chef de l’État.

Le coronavirus sous contrôle selon Poutine

Le dernier discours de ce type de M. Poutine remontait à l’été 2018 et traitait d’une réforme décriée du système de retraite.

La veille, il avait rencontré des responsables de la lutte contre le coronavirus puis visité – en tenue de protection complète jaune – l’hôpital de Komounarka, le principal établissement russe soignant des malades du Covid-19.

M. Poutine avait jusqu’ici affirmé que la situation était «sous contrôle», grâce à des mesures comme la fermeture de la longue frontière avec la Chine.

Le nombre de cas officiellement établis en Russie n’a cependant cessé d’augmenter, même s’il reste encore faible par rapport à la situation en Europe occidentale. De 495 patients répertoriés mardi, la Russie est passée à 658 mercredi.

Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, en charge d’une cellule de crise anti-coronavirus, avait admis mardi ne pas avoir une «image claire» de l’ampleur des contaminations.

Le médecin-chef de l’hôpital de Komounarka, Denis Protsenko, avait lui indiqué à M. Poutine craindre un «scénario italien» dans la capitale russe, une référence à la gravité de la situation en Italie où le coronavirus a fait plus de 6800 morts.

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