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Coronavirus: déconfiner trop vite l’Espagne serait «impardonnable»

Coronavirus: déconfiner trop vite l'Espagne serait «impardonnable»

Un coiffeur à Madrid

Rédaction - Agence France-Presse

Le premier ministre de l’Espagne Pedro Sanchez a affirmé mercredi qu’un déconfinement trop «précipité» serait «impardonnable» avant de convaincre les députés de prolonger l’état d’alerte dans le pays, l’un des plus endeuillés par la pandémie de coronavirus.

Grâce aux voix des libéraux de Ciudadanos et des nationalistes basques, le régime d’état d’alerte — qui permet notamment de limiter les déplacements et devait expirer samedi à minuit — a été prolongé de deux semaines, jusqu’au 23 mai inclus.

L’opposition de droite du Parti Populaire, qui avait voté les précédentes prolongations, a en revanche refusé de l’appuyer cette fois.

«Ignorer le risque de l’épidémie et lever l’état d’alerte de façon précipitée serait une erreur absolue, totale et impardonnable», a plaidé M. Sanchez devant les députés.

C’est la quatrième fois que l’état d’alerte est ainsi prolongé. Il avait permis à l’exécutif espagnol d’imposer le 14 mars un confinement des plus stricts, qui a commencé à être assoupli depuis la fin du mois d’avril.

Selon le nouveau bilan publié mercredi par le ministère de la Santé et qui confirme le net ralentissement de l’épidémie, l’Espagne a recensé 244 morts du coronavirus en 24 heures, un rebond après trois jours sous la barre des 200.

Au total, le nombre de décès s’élève à 25 857 tandis que le nombre de cas confirmés a dépassé les 220 000.

«Nous progressions très bien», mais «il serait vraiment triste qu’en raison d’une envie de sortir plus vite que ce qui est recommandé, nous perdions tout ce que nous avons gagné», a averti le directeur du Centre d’urgences sanitaires, le Dr Fernando Simon.

Après avoir autorisé les promenades des enfants fin avril puis les sorties des adultes pour faire du sport ou des promenades le week-end dernier, le gouvernement a prévu de lancer, lundi, une nouvelle phase du plan de déconfinement qui doit s’étaler jusqu’à fin juin.

D’ici la fin de ce plan, les déplacements resteront limités pour les Espagnols, qui ne pourront pas sortir de leur province.

«Les restrictions seront de moins en moins sévères, mais il y aura encore des restrictions et ces restrictions nécessitent l’état d’alerte» pour être appliquées, a expliqué Pedro Sanchez.

Sa gestion de la crise est sévèrement critiquée par le Parti Populaire, première force d’opposition de droite, ainsi que par l’extrême droite et les indépendantistes catalans qui considèrent que le gouvernement fait un usage excessif de l’état d’alerte.

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