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Royaume-Uni: travail, golf… premiers pas du déconfinement

Royaume-Uni: travail, golf... premiers pas du déconfinement

Londres commence à se déconfiner

Rédaction - Agence France-Presse

Bronzer, jouer au golf, ou retourner travailler pour ceux qui ne peuvent pas le faire de chez eux: le Royaume-Uni, deuxième pays au monde le plus endeuillé par le nouveau coronavirus, a entamé mercredi en Angleterre seule un déconfinement très léger et en ordre dispersé.

La pandémie a fait plus de 32 000 morts testés positifs dans les hôpitaux et maisons de retraite britanniques, selon le dernier bilan des autorités sanitaires mardi. Mais la réalité semble bien plus lourde puisque le bureau des statistiques avait déjà recensé au 1er mai plus de 36 000 morts dont la maladie Covid-19 était la cause suspectée mentionnée sur le certificat de décès.

Les conséquences économiques et sociales du confinement ont poussé le premier ministre Boris Johnson à annoncer dimanche une stratégie pour en sortir graduellement, aussitôt critiquée pour la confusion de ses recommandations qui instaurent de fait un déconfinement à plusieurs vitesses au Royaume-Uni.

L’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord préfèrent en effet ne pas suivre le chemin annoncé par Londres et demandent toujours à la population de «rester à la maison».

En Angleterre, les habitants ont recommencé à prendre le chemin du travail, à jouer au tennis ou au golf ou à se rendre dans les magasins de jardinage. Ils doivent toutefois respecter une distance de deux mètres les uns avec les autres, faute de quoi ils risquent une amende de 100 livres (170 $).

«J’ai l’impression d’être un directeur d’école qui voit arriver plein d’écoliers, tout le monde est tellement enthousiaste», a dit à l’AFP Jason Pheasant, directeur général du Bigbury golf club, dans le Devon (sud-ouest de l’Angleterre), qui a rouvert mercredi.

Il est aussi désormais possible de déménager et de visiter des logements en vente, ce qui devrait aider à la reprise du marché immobilier.

Les millions de personnes qui ne peuvent pas travailler à domicile sont encouragées à retourner au travail mais à privilégier le vélo ou la marche plutôt que les transports en commun.

Des recommandations difficiles à tenir, comme le montrent des photographies de métros ou de bus très fréquentés à Londres à l’heure de pointe mercredi, une partie des passagers portant des masques par mesure de précaution.

Les écoles restent fermées et ne rouvriront au plus tôt que début juin, uniquement pour certaines classes de maternelle et de primaire et seulement en cas de progrès dans la lutte contre la propagation du virus. Le gouvernement espère rouvrir certains bars et restaurants début juillet.

Critiqué pour le lourd bilan de la pandémie, pris en étau entre les partisans d’un déconfinement plus franc et ceux qui plaident pour la prudence, Boris Johnson a affronté les questions de l’opposition lors de la traditionnelle séance de questions hebdomadaire à la Chambre des Communes. Le leader du Labour, Keir Starmer, a dénoncé sa «lenteur» à protéger les résidents de maisons de retraite, particulièrement touchés.

«C’est tout à fait vrai que le nombre de victimes a été trop élevé (…) mais le nombre de cas et de victimes dans les maisons de retraite a désormais bien diminué», a assuré Boris Johnson, en annonçant débloquer 600 millions de livres (1,03 G$) de plus pour lutter contre le virus dans ces établissements.

À l’étranger, les questions se font de plus en plus pressantes sur l’ampleur du bilan britannique. Pour le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, la crise «a été une leçon d’humilité pour Boris Johnson. Pendant des jours, il a dû expliquer pourquoi le Royaume-Uni est le pays le plus touché en Europe». Le New York Times a lui souligné qu «après avoir longtemps tergiversé à fermer magasins pubs et restaurants», le dirigeant conservateur était face au défi «encore plus difficile» d’assouplir le confinement.

Les petits assouplissements du confinement qu’il a autorisés visent à aider très progressivement à la reprise de l’économie, en berne. La contraction de 2% de l’activité au Royaume-Uni au premier trimestre, annoncée mercredi, constitue sa pire performance depuis la crise financière de 2008 alors que la période concernée ne couvre qu’une semaine de confinement.

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