Un rapport du Bureau du coroner préconise plus de formations en matière de violences conjugales pour prévenir les décès d’enfants par un parent violent.
Le Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale a formulé 25 recommandations basées sur 11 événements de violence conjugale ayant donné lieu à 16 cas de décès d’enfants dans un contexte de rupture de couple. Les recommandations faites envers les milieux de la justice, de la sécurité publique, de la protection de l’enfance et de la femme visent à mieux protéger les enfants dont la mère est victime de violence conjugale. Dans tous les cas étudiés, les enfants ont été tués par leur père ou leur beau-père dans un contexte de rupture de couple imminente, récente ou ancienne.
Un manque de formation
Dans la plupart des cas, les auteurs des homicides envers les enfants avaient des antécédents judiciaires, mais ces facteurs de risque élevé ne sont pas souvent répertoriés. Ainsi, le manque d’information nuit à la protection des enfants, surtout lorsque «les violences ne comportent pas d’agression physique récente ou lorsqu’elles se produisent dans un contexte post-séparation », indique le rapport. En effet, les enfants sont toujours à risque longtemps après la rupture du couple.
Dans son rapport, le comité demande aux instances impliquées dans des contextes de violence conjugale, notamment le Secrétariat à la condition féminine, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), le ministère de la Sécurité publique, le ministère de la Santé et des Services sociaux, et le ministère de la Justice, d’offrir à tous les intervenants concernés des formations continues sur la violence conjugale.
Davantage de formations permettraient de mieux identifier les situations de violence conjugale et de prêter une attention particulière aux enfants. Le comité recommande un meilleur accès à l’information sur les antécédents judiciaires des conjoints violents grâce à un accès rapide et gratuit au plumitif criminel pour mieux évaluer le risque homicidaire, et une meilleure connaissance des ressources offertes afin de responsabiliser les conjoints violents et de casser le cycle de violence.
Actuellement, les signalements de violence conjugale ne sont pas envoyés à la DPJ lorsqu’un enfant y est exposé, et les lois ne prévoient pas la représentation de ces enfants par un avocat.
Mieux documenter la violence conjugale
Selon le rapport du Comité, la production de statistiques permettra de remédier au manque d’informations des intervenants, et d’identifier d’éventuelles tendances dans les comportements des auteurs de violences conjugales. Le comité recommande aussi de mener des campagnes de sensibilisation pour informer la population en général sur la problématique de l’exposition des enfants à la violence conjugale.
Plusieurs recommandations indiquent que le ministère de la Sécurité publique doit être plus proactif dans sa documentation, notamment lorsqu’il y a une mésentente entre les parents concernant la garde d’enfants, un facteur de risque homicidaire. Étant donné le chiffre élevé de décès d’enfants, le comité recommande au ministère de «réaliser une inspection sur la thématique de l’intervention policière en contexte de violence conjugale».