Ce ne sont pas de nouvelles sources de financement, mais bien une tournée de consultations dès le mois de mars avec les instances concernées par la question du transport collectif qu’a annoncée la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault. L’objectif est d’aboutir cette année à une entente sur cinq ans afin de pérenniser un financement du transport collectif où «chacun fait sa part».
Lors du dîner-bénéfice annuel de Trajectoire Québec, la ministre Guilbault a exprimé sa détermination à trouver des solutions à l’enjeu que représente le financement structurel dans le transport collectif.
«On va regarder s’il y a moyen de rationaliser les dépenses pour s’assurer de les optimiser d’une manière où on va sortir de ces impasses budgétaires et d’avoir une meilleure prévisibilité pour nos sociétés de transport», a expliqué la ministre.
Questionnée sur les moyens qu’a son gouvernement pour diversifier les sources de financement du transport collectif, Mme Guilbault s’est montrée réticente à l’idée d’instaurer de nouvelles taxes.
Nous, à la CAQ, au gouvernement, on n’est jamais chaud à l’idée d’ajouter une taxe. On n’en a pas ajouté pendant notre mandat de quatre ans et ce n’est pas notre premier choix, mais je ne veux pas décider à la place des élus.
Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable
Parmi les acteurs qui seront consultés se trouvent notamment les grandes villes du Québec, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et les sociétés de transport en commun.
«Un momentum en ce moment»
La ministre Guilbault a souligné que l’année 2023 représente une période charnière pour le transport collectif, constat que le président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), Éric Alan Caldwell, a appuyé, tout en saluant l’annonce de la ministre.
Selon lui, ce «momentum 2023» est marqué par la fin de la pandémie et, donc, la fin de la gestion de crise ainsi que par l’importance de retrouver l’achalandage prépandémique. Mais pour cela, le financement «doit être au rendez-vous».
«L’enjeu, c’est dès cette année aussi. Là, la pandémie est finie […], il faut saisir l’opportunité dès maintenant de rehausser le financement du transport en commun, a expliqué M. Caldwell en mêlée de presse. Quelles que soient les sources de financement, elles doivent être au rendez-vous. On ne se fera pas d’histoires en disant qu’on peut faire les mêmes choses qu’avant; ça prend de nouvelles sources de financement.»
La STM présente actuellement un déficit de 78 M$, ce qui, selon M. Caldwell, lui impose le «fardeau d’être constamment en recherche de revenus».
Pour la présidente de Trajectoire Québec, Sarah V. Doyon, l’annonce de la ministre Guilbault est une «bonne nouvelle». Néanmoins, elle ne veut pas que cela s’arrête à cette étape, à l’instar du chantier sur le financement de la mobilité qui, selon elle, n’aurait pas encore donné suite à plus qu’une phase de consultation.
«Là, on espère que cette tournée ciblée de consultations auprès des partenaires du transport collectif mène à des résultats concrets, des nouvelles sources de financement, et on espère des annonces dans le budget en mars», dit-elle.
Mme Doyon assure que la «liste d’épicerie» venant de Trajectoire Québec «sera longue», alors que les consultations débuteront le mois prochain.