Le jeu d’exploration spatiale No Man’s Sky fait fureur depuis son lancement sur PS4 au début de la semaine. Après avoir répondu à la question à plusieurs reprises au cours des derniers jours, il serait peut-être bon de préciser dans un billet que le jeu d’Hello Games n’est pas un jeu multijoueur, contrairement à ce que beaucoup de joueurs pensent, même plus de 24 heures après son lancement officiel.
No Man’s Sky est un jeu de survie et d’exploration spatiale, qui permet d’explorer 18 446 744 073 709 551 616 planètes différentes (18,4 quintillions ou 18,4 trillions, selon l’échelle utilisée). Chaque planète est unique, avec sa propre faune, sa propre flore, ses propres conditions atmosphériques et sa propre géographie.
No Man’s Sky est une aventure dans laquelle le joueur doit atteindre le centre de l’univers, et pendant laquelle il rencontre différentes races extra-terrestres et de nombreux personnages non-joueurs.
Mais jamais il ne va rencontrer un autre joueur comme lui.
Pourquoi est-ce une question?
Comment est-ce qu’une question aussi simple que « est-ce que le jeu est multijoueur » peut-elle être ambiguë?
Pour différentes questions. Premièrement, le créateur du jeu Sean Murray a souvent été plutôt vague sur le sujet, et il a même carrément indiqué que le jeu était multijoueur dans ses premières entrevues. Encore aujourd’hui, il fait souvent référence aux « joueurs qui se retrouvent ».
Il est toutefois bon de noter qu’il a été on ne peut plus clair avec moi sur le sujet dans une entrevue ce printemps. Est-ce que le studio a revu ses ambitions au cours de la dernière année? C’est possible.
L’autre raison est que les joueurs sont maintenant habitués à ce que les jeux du genre soient multijoueurs, surtout que No Man’s Sky est un jeu en ligne. Sur une planète que j’ai explorée mardi soir, j’ai nommé une race animale « grochameau ». Si vous passez un jour sur ma planète (ce qui a peu de chance de se produire), vous rencontrerez donc des grochameaux, et vous saurez que c’est moi qui les ai nommés ainsi.
En quoi ce n’est pas multijoueur?
Dans No Man’s Sky, vous pouvez visiter la même planète que quelqu’un, et les noms donnés aux espèces et aux lieux par un seront présents dans la partie de l’autre.
Vous ne verrez toutefois pas l’autre joueur, même si vous êtes au même endroit en même temps. Vous ne pourrez pas l’attaquer, et si vous faites exploser un gros rocher qui flotte dans les airs, le rocher en question va rester intact dans la partie de l’autre joueur. Et les bêtes sauvages qui attaquent un joueur pourront paraître tout à fait paisibles dans la partie de l’autre.
No Man Sky est un monde connecté, mais il n’y a aucune interactivité multijoueur comme on en voit dans des jeux comme Destiny, par exemple.
Pour comprendre ce qui se passe, il faut comprendre comment est fait No Man’s Sky. No Man’s Sky n’est pas un jeu comme les autres. Quand vous découvrez une planète pour la première fois, personne ne l’a vue avant vous. Pas même les développeurs du jeu.
Tout sur les planètes est généré par un algorithme. Des équations mathématiques qui se résolvent à mesure que vous avancez dans le jeu et que vous fournissez des données au logiciel.
No Man’s Sky a bien des serveurs, qui gèrent les bases de données et plein de choses du genre, mais il n’y a pas un grand univers chargé en tout temps, qui vous dit où sont les ennemis et où sont les points d’intérêts.
Plusieurs pensent qu’on ne se croise pas dans No Man’s Sky simplement parce que le monde est trop grand (c’est souvent ce que répète Murray, encore aujourd’hui, même s’il semble maintenant plus se référer au fait de visiter les mêmes planètes que de se voir à proprement parler).
Mais ce n’est pas ça. On ne s’y croise pas parce que le jeu (développé en grande partie par une équipe de 4 personnes, il faut le rappeler), n’a tout simplement pas été conçu de la sorte.
Les preuves que No Man’s Sky n’est pas multijoueur
Beaucoup de joueurs semblent avoir de la difficulté à accepter le fait que No Man’s Sky n’est pas multijoueur. Même certains médias en doutent.
Quelques preuves démontrent toutefois que c’est le cas.
Vous pouvez par exemple jouer à No Man’s Sky sans aucune connexion à Internet.
Vous pouvez aussi sauvegarder et charger des parties (la partie actuelle ou la partie précédente). Faites un gros trou dans le sol sur une planète, sauvegardez et quitter. Si vous revenez dans le jeu, le trou sera encore présent. Si vous chargez la partie précédente par contre, le trou ne sera pas là. C’est normal, puisque votre progression est sauvegardée localement, et non sur les serveurs de No Man’s Sky.
Dans un jeu complètement en ligne, ce sont les serveurs qui conservent les parties des joueurs.
Dans No Man’s Sky, un autre joueur ne verra pas ce trou, même s’il se trouve par le plus grand des hasards sur la même planète, parce que l’algorithme qui créé le monde autour de lui ne sait pas ce que les autres on fait.
Contrairement à d’autres jeux qui plantent au moindre problème de serveur, No Man’s Sky perd régulièrement sa connexion avec le service en ligne (lorsque vous être connectés à l’internet), sans que le jeu ne soit affecté.
L’idée de pouvoir se croiser dans un univers de 18 446 744 073 709 551 616 planètes a quelque chose de romantique, c’est certain. Mais que ce soit bien clair : vous explorez cet univers seuls.
Comme le héros de No Man’s Sky.