Alors que les Américains peuvent consulter leurs courriels dans les airs depuis 2008, l’internet en haute altitude se fait toujours attendre au Canada.
Industrie Canada a autorisé la semaine dernière le fournisseur internet sans fil pour les avions Gogo à mettre en place l’infrastructure nécessaire pour lancer son service au pays. Malheureusement, de là à dire que le Wi-Fi sera bientôt offert à bord des vols Montréal-Toronto, il y a un pas qu’il ne faudrait pas franchir tout de suite.
Plusieurs médias canadiens et américains ont annoncé la semaine dernière que le Wi-Fi était désormais permis à bord des avions canadiens. C’est faux. «La réglementation actuelle, qui veut que les fonctions de transmission de tout appareil électronique portable soient désactivées en vol, est toujours en vigueur», explique Maryse Durette, une porte-parole de Transports Canada.
Gogo a reçu le feu vert pour mettre en place un réseau capable de relier les avions à l’internet – un peu comme un réseau cellulaire, mais où les antennes envoient des signaux dans les airs plutôt que vers le sol –, mais celui-ci ne pourra pas être utilisé à bord des avions canadiens, à moins que Transports Canada change sa réglementation.
Plusieurs étapes à franchir
Pour l’instant, aucun changement n’est prévu chez Transports Canada, mais le ministère fédéral suit le dossier de près.
Selon Maryse Durette, Transports Canada garde notamment un œil sur un projet-pilote d’Air Canada qui offre le Wi-Fi sur deux de ses vols et sur les recherches d’un groupe de travail à l’agence gouvernementale responsable de l’aviation civile aux États-Unis. Ces dernières visent notamment à s’assurer que les appareils électroniques des passagers n’interfèrent pas avec les équipements des avions en vol.
«Ces études vont nous aider à évaluer la possibilité de changer la réglementation, mais nous n’avons aucun échéancier à ce sujet», précise-t-elle. Si tout se concrétise, Gogo devra aussi s’entendre avec les transporteurs canadiens pour offrir le Wi-Fi à bord de leurs avions, ce qui risque toutefois de n’être qu’une formalité, si on se fie à l’expansion rapide du service aux États-Unis depuis son lancement en 2008.
L’industrie a confiance
La situation légale canadienne n’inquiète visiblement pas trop Gogo, puisque l’entreprise américaine a annoncé son intention de commencer les travaux sur son réseau dès la fin de l’année, pour qu’il soit en service d’ici la fin de 2013.
Selon Gogo, la question n’est donc plus tant de savoir si le Wi-Fi sera permis ou non dans les avions canadiens, mais plutôt de savoir quand il le sera. Sans être une garantie, la nouvelle devrait être suffisante pour donner bon espoir aux voyageurs cyberdépendants.