Microsoft a lancé la semaine dernière au Canada ses premiers écouteurs, le casque à suppression de bruit Surface Headphones. Un appareil plus conçu pour les travailleurs que pour les voyageurs, qui touche la cible, sans toutefois dépasser ses (nombreux) concurrents.
Design: doux pour les oreilles
Le Surface Headphones est un casque doux pour les oreilles, tant au sens propre qu’au sens figuré.
Le casque qui se place autour de l’oreille est tout d’abord d’un confort exemplaire. Son oreillette en cuir est souple et douce, et il tient fermement en place (un peu trop, diront peut-être certains). Même après huit heures consécutives dans un avion, n’ai jamais senti le besoin de l’enlever.
Visuellement, celui-ci a une allure originale, mais quand même sobre, avec ses deux gros cercles concentriques. Sa finition est douce et sa couleur grise sied parfaitement bien avec les autres appareils Surface.
Le meilleur coup de Microsoft par rapport au design est l’ajout de deux molettes autour du casque. Tourner celle de droite permet d’ajuster le volume, tandis que tourner celle de gauche permet d’ajuster l’intensité de la réduction du bruit. En diminuant l’intensité au maximum, le casque augmente même les bruits ambiants, ce qui permet de mieux entendre ce qui est dit autour de nous. Ce mécanisme est sans aucun doute l’un des plus agréables que j’ai eu l’occasion d’utiliser sur un casque d’écoute.
Malheureusement, le Surface Headphones est aussi doté de deux grands pavés tactiles sur les côtés. Ceux-ci sont utiles pour mettre sa musique sur pause ou pour prendre un appel, mais il est beaucoup trop facile de les accrocher par erreur. Il n’est pas non plus possible de les désactiver temporairement (si on souhaite profiter du mécanisme antibruit pour faire une sieste dans l’avion, par exemple).
Pour le reste, notons que l’appareil est doté d’un port audio 3,5 mm (qui fonctionne même si la pile du casque tombe à plat) et d’un port USB-C pour la recharge (rapide, en moins de deux heures seulement).
Le Surface Headphones est livré avec un boitier de transport, dans lequel il est placé à plat. Le boitier est plus mince que celui des casques antibruit de Bose, mais il occupe un plus grand volume, puisqu’il est beaucoup plus large. Je préfère personnellement le format de Bose, mais certains sacs pourraient être plus appropriés pour celui de Microsoft.
Bonne qualité audio, sans être exceptionnelle
Le casque de Microsoft offre dans l’ensemble une bonne qualité audio et une bonne réduction du bruit. Dans les deux cas, il est toutefois possible d’obtenir mieux ailleurs, pour moins cher.
Pour la musique, le son est fortement axé sur les basses. Celles-ci sont d’une bonne qualité, mais on perd dans l’ensemble beaucoup de définition dans les instruments plus aigus. On apprécie quand vient le temps d’écouter du rap et de la musique électronique, mais un peu moins pour la musique acoustique.
La voix, elle, porte quand même très bien, tant pour l’écoute de balados que pour les appels (qui sont d’ailleurs d’une excellente qualité, grâce aux huit microphones de l’appareil).
La réduction de bruit est quant à elle tout à fait correcte. Au moment d’écrire ces lignes, je n’entends presque pas la sécheuse en train de fonctionner bruyamment au côté de mon bureau. D’autres casques offrent toutefois une meilleure réduction. Le Bose QC35 masque par exemple complètement cette sécheuse. Le QC35 est aussi meilleur pour camoufler le bruit du métro et de l’avion (non, l’avion n’est pas une obsession, mais plutôt un étalon important pour le public cible de l’appareil : il suffit d’ailleurs de prendre un vol de semaine pour constater la popularité des casques Bose chez les voyageurs d’affaires).
Parfait pour le bureau
Les forces du Surface Headphones me semblent en général particulièrement adaptées à un environnement de bureau.
Son autonomie est annoncée à 15 heures, mais en pratique, j’ai plutôt atteint 10 à 11 heures environ. C’est beaucoup moins que la plupart des autres casques sur le marché qui offrent de nos jours une autonomie de plus de 20 heures. En utilisant le casque dans le jour et en le rechargeant avant de quitter le bureau, l’autonomie des Surface Headphones est toutefois amplement suffisante pour le travail.
Le Surface Headphones est aussi doté d’une excellente connexion Bluetooth. Celui-ci ne dispose pas des meilleurs standards (Bluetooth 5.0, AAC et AptX manquent à l’appel), mais la connexion est solide, même si vous vous éloignez de votre ordinateur. Le casque gère aussi très bien deux connexions simultanées, vous pourrez donc écouter la musique sur votre ordinateur et prendre un appel sur votre téléphone sans problème.
Curieusement, surtout pour Microsoft qui a acquis l’habitude d’offrir ses logiciels sur le plus de plateformes possibles au cours des dernières années, l’application Surface Headphones qui est nécessaire pour modifier les paramètres des écouteurs est offerte uniquement sur un ordinateur Windows 10.
On peut présumer que la clientèle cible des Surface Headphones possède un PC, mais cela nous limite tout de même pendant nos déplacements. Ici aussi, il s’agit d’une limitation qui est moins problématique au travail (surtout que l’on n’accède pas souvent à cette application de toute façon).
Un bon premier essai, mais il en faut plus
La qualité du casque produit par Microsoft est impressionnante pour un appareil de première génération d’une compagnie qui n’a pas d’expérience dans le domaine. Alors que des entreprises comme Apple (Beats), Bose et Sony peaufinent leurs produits depuis des années (et même des décennies), Microsoft a dû partir de zéro. Que l’entreprise soit si près des autres d’un seul coup relève de l’exploit.
Ceux qui achètent un casque d’écoute de 449$ veulent toutefois en obtenir le plus pour leur argent. C’est probablement le cas pour les travailleurs qui souhaitent s’isoler des bruits ambiants de 9h à 17h. Ceux qui recherchent un casque plus polyvalent – pour le transport et les voyages – risque toutefois d’être mieux servis ailleurs.
Le premier Surface Headphones laisse dans tous les cas présager d’excellentes choses pour les prochaines générations.