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Jeux vidéo: rencontre avec des développeurs canadiens au GDC

La grand-messe annuelle des développeurs de jeux vidéo Game Developers Conference (GDC) se déroule cette semaine à San Francisco. Metro en a profité pour rencontrer quelques studios indépendants et discuter de leurs ambitions pour l’année qui s’en vient, à l’occasion de la Vitrine sur le jeu vidéo canadien de Téléfilm Canada.

Akimbio Creations (Arc Continuum)
Akimbio Creations est une équipe de Vancouver d’une quinzaine de personnes, qui complète présentement Arc Continuum, un jeu d’aventure et d’action accepté l’année dernière sur la plateforme de distribution de jeu Steam Greenlight.

« Arc Continuum est l’histoire d’un héros malgré lui, qui met la main sur un appareil capable de modifier l’espace temps, ce qui lui permettra de libérer son monde d’un tyran », explique Behrouz Poustchi, PDG d’Akimbio Creations.

Arc Continuum, qui devrait être lancé sur PC d’ici la fin de l’année, est un jeu en bonne et due forme, qui sert toutefois aussi de carte de visite pour le studio, qui a développé pour l’occasion une technologie multijoueur pair-à-pair résistante aux erreurs (fault tolerant peer to peer).

« C’est une technologie qui permet d’éliminer les coûts des serveurs pour les jeux multijoueurs », explique Behrouz Poustchi, qui possède lui-même plusieurs brevets reliés aux technologies pair-à-pair dans l’industrie des télécommunications.

La technologie développée pour Arc Continuum pourra selon lui être offerte gratuitement aux autres producteurs de jeux, qui devront toutefois ensuite payer des redevances à l’entreprise. En plus de profiter du GDC pour présenter sa technologie à d’éventuels clients, Akimbio Creations espère aussi rencontrer des investisseurs potentiels et des distributeurs pour son propre jeu.

Arc Continuum devrait être poussé par une campagne de financement participatif sur la plateforme Kickstarter au début de l’été.

Rebel Hippo (Just Pretend)
Le développeur Brad Keys en est à son troisième GDC, mais son premier à titre de développeur indépendant.

« Je prépare présentement Just Pretend, un jeu de type rogue qui s’inspire notamment de Legend of Zelda: a Link to the Past », explique le développeur, seul employé à temps plein (pour l’instant) de Rebel Hippo, un studio de Kitchener en Ontario qui compte cinq personnes.

« J’ai eu l’idée du jeu après avoir complété Zelda. J’avais envie de pouvoir le recommencer, mais sans savoir où tous les secrets étaient cachés », raconte-t-il. C’est exactement ce que devrait permettre Just Pretend, un jeu qui se veut une version condensée de Zelda en trente minutes, que le joueur peut ensuite rejouer afin de trouver des façons différentes de gagner, avec des ennemis finaux différents à affronter.

Son équipe prépare présentement un prototype, qui devrait lui permettre de lancer sa première campagne de financement participatif sur Kickstarter plus tard cette année.

Le développeur profite d’ailleurs du GDC 2016 pour rencontrer des studios qui ont connu du succès avec des campagnes de financement participatif, et ainsi apprendre de leur expérience.

« Jusqu’ici, nous avons surtout produit des jeux pour d’autres compagnies, avoue Brad Keys. J’espère que Just Pretend nous permettra maintenant de ne faire que nos propres jeux. C’est un moment important pour nous. »

Double Stallion Studios (Big Action Mega Fight!)
Après avoir lancé deux jeux de combat à progression (Beat them all) sur Android et iOS ces dernières années (Big Action Mega Fight! et OK K.O.! Lakewood Plaza Turbo), le studio montréalais Double Stallion Games s’attaque maintenant aux ordinateurs et aux consoles, avec un jeu à mi-chemin entre un jeu de combat et un jeu de plateformes, dont le titre n’a pas encore été dévoilé.

Après avoir réalisé OK K.O.! Lakewood Plaza Turbo pour la chaîne Cartoon Network, le cofondateur du studio Eric Angelillo est heureux de revenir à un titre imaginé entièrement à l’interne. « Notre but n’est pas de faire de la sous-traitance. Pour certains studios, c’est dans leurs veines, mais on veut lancer nos propres jeux », avoue-t-il.

Fort de ses derniers titres, et avec un bon projet en chantier, Double Stallion Studios profite notamment du GDC pour rencontrer les fabricants de consoles et les éditeurs. « Les courriels sont pratiques, mais rien ne vaut une rencontre en personne », croit le directeur artistique de l’entreprise.

Est-il difficile de rencontrer ces compagnies dans un événement où 25 000 développeurs sont présents? « Je suis toujours étonné à quel point c’est facile, avoue Eric Angelillo. Il faut avoir fait ses preuves, mais ces compagnies sont toujours à la recherche de diamants bruts, alors leurs portes sont toujours ouvertes. »

Double Stallion Studios a été fondé en 2013, et compte actuellement 8 employés.

TinyMob Games (Rules of Engagement)
Fort d’une feuille de route bien remplie et de plusieurs bons succès à son actif, Alex Mendelev a cofondé en 2013 TinyMob Games, et a rapidement levé plus de 3 millions de dollars.

Après avoir lancé Tiny Realms, un jeu de stratégie en temps réel qui a connu un bon succès avec plus de 10 millions de batailles jouées à ce jour, le studio de Victoria en Colombie-Britannique développe présentement Rules of Engagement.

Il s’agit encore une fois d’un jeu de combat et de stratégie, qui rappelle un peu X-COM, mais en temps réel. « Rules of Engagement est un jeu de combat en temps réel, mais où il faut aussi choisir les bons soldats pour résoudre des défis particuliers », explique Alex Mendelev.

Conçu tout d’abord comme un jeu mobile, Rules of Engagement sera finalement en premier un jeu PC et Xbox One (avec peut-être une version mobile et PS4 à venir par la suite).

TinyMob Games profite notamment du GDC pour rencontrer d’autres développeurs, afin par exemple de sous-traiter certains éléments de Rules of Engagement auprès d’artistes 3D, mais aussi pour tenir les fabricants de consoles informés de la progression du jeu.

Cococucumber (Planet of the Eyes)
Cococucumber est un tout petit studio de Toronto, de deux personnes seulement. « Nous sommes un modèle classique dans son genre, où je m’occupe de la direction artistique et où l’autre cofondateur Martin Gauvreau s’occupe de la programmation », explique la cofondatrice de l’entreprise Vanessa Chia.

Le duo a lancé l’année dernière Planet of the Eyes, un jeu de puzzles particulièrement joli où un petit robot doit progresser dans le jeu en résolvant plusieurs casse-têtes.

Tout le titre est des plus fluides, avec la narration qui se déroule pendant l’action, et les différents défis qui se présentent au personnage d’une façon toute naturelle.

« On n’arrête jamais le joueur. On a voulu créer une expérience la plus immersive possible », précise Vanessa Chia.

Même si Planet of the Eyes est encore jeune, la cofondatrice profite surtout du GDC pour présenter son prochain titre aux éditeurs et fabricants de consoles, afin de développer des relations et de leur montrer le prochain jeu du studio, qui n’a toujours pas été dévoilé publiquement.

Red Meat Games (Wits & Warfare)
La réalité virtuelle est à l’honneur au GDC 2016, et le studio ontarien Red Meat Games compte bien en profiter.

Non seulement la compagnie développe en ce moment deux jeux en réalité virtuelle, mais celle-ci profite de son expertise dans le domaine pour lancer un service d’assurance qualité en réalité virtuelle pour les studios de jeux.

« Nous avons de l’expérience en réalité virtuelle et en assurance qualité, je crois que c’est le moment idéal pour lancer quelque chose du genre », explique le PDG de l’entreprise Keith Makse, qui rencontre plusieurs studios au GDC cette semaine pour promouvoir son nouveau service.

L’entreprise est aussi en discussion avec des éditeurs chinois pour présenter ses futurs jeux. « Il y a une grande demande pour la réalité virtuelle en Chine présentement », précise-t-il. Son jeu Superhero VR pourrait être tout indiqué pour ce marché.

Le jeu est pour l’instant conçu comme un titre premium, où tout le contenu est accessible après son achat, mais l’entreprise pourrait devoir modifier son modèle d’affaires pour le marché chinois. « Nous avons parlé à quatre éditeurs cette semaine. Ils ne savent pas encore précisément quel sera le modèle d’affaires privilégié, mais les jeux gratuits à jouer risquent d’être la norme », croit Keith Makse.

« Puisque le jeu ne sera pas prêt avant une bonne année, ça nous laisse amplement le temps de nous ajuster », ajoute-t-il.

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